Septième permission du 29 septembre au 14 octobre 1917 ( Toulouse et l'Aveyron). - Ernest Olivié - Grande Guerre 14-18

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Septième permission du 29 septembre au 14 octobre 1917 ( Toulouse et l'Aveyron).

1917 > Alsace

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- Samedi 29 septembre 1917 -

Préparatifs de départ dans la matinée, après la messe. Départ à 14 h. On embarque en auto à Longevelle, de là à Lure vers 16 h. Le train ne part qu'à 6 h du soir. On attend avec patience. On s'embarque enfin. Arrêts courts à Vesoul, Besançon et Dijon, où nous avons changé de train. Nous sommes entassés les uns sur les autres et avons bien des misères, même pour aller en permission.

- Dimanche 30 septembre 1917 -

Vers 8 h, on passe à Lyon, où on s'arrête fort peu. Au passage, j'aperçois N.D. de Fourvières qui se dresse sur sa colline verdoyante, et je l'invoque.
Nous nous engageons ensuite dans la belle vallée du Rhône (rive gauche), si variée d'aspect. A mesure qu'on se rapproche du midi, on le ressent à l'accent des employés du chemin de fer, et surtout aux paysages. Les champs d'oliviers surtout nous sont un bon guide ! A Tarascon vers midi, je retrouve quelque émotion à revoir ce petit coin de la Provence si légendaire, et où surtout je vécus

les premiers mois de mon service militaire.
A Sète vers 9 h. J'attends l'express de minuit qui me conduira à Toulouse en quelques heures. Je soupe au buffet.

- Lundi 1er octobre 1917 -

J'arrive à Toulouse vers 5 h très indécis : vais-je voir mes sœurs, ou bien vais-je repartir par le 1er train de 8 h 50 ? Instinctivement, je franchis le seuil de la gare, et me voilà parti sans plan bien arrêté.
Je me décide à aller voir ma sœur Marie à Colomiers, ne croyant pas qu' Eugénie soit déjà rentrée de la campagne. Au passage, je fais la Sainte Communion à l'église de St-Aubin. Je n'ai pas cru devoir célébrer le St-Sacrifice de peur de manquer le tramway. Au passage, je vais chez Eugénie et frappe à la porte. On ne répond pas. Je vais donc à Colomiers, convaincu qu'Eugénie n'est pas rentrée.
J'arrive à Colomiers vers 8 h 30. Je reste avec Marie jusqu'à 14 h, et repars avec l'assurance que ma sœur Eugénie est à Toulouse. Je la trouve en effet. Elle me décide à ne repartir que demain matin. Agréable soirée passée avec elle.


- Mardi 2 octobre 1917 -

Ste-Messe à St-Etienne à 6 h. Le train part à 8 h 50. Je m'y embarque.
Une fois arrivé à Tessonnière, j'apprends avec stupéfaction qu'il n'arrive à Capdenac qu'à 6 h 30 du soir ; me voilà content ! Il fait une chaleur atroce ; à chaque gare, on stoppe au moins une heure ! Enfin j'arrive à Capdenac à 18 h 30, et 1 h plus tard à Auzits. Je ne m'arrête pas chez Louise.

- Du mercredi 3 octobre au samedi 13 octobre1917 -

Rien de spécial à signaler. Ces journées vécues au sein de ce qui me reste de famille, auprès de l'être le plus cher qui me reste au monde - ma chère mère - sont des journées de délices, un vrai Thabor qui ne s'assombrit qu'à la pensée des absents et à l'idée du retour.
A noter un voyage à Rodez le 9 : j'y vis avec joie le séminaire avec ses nouveaux séminaristes (40) et son personnel presque au complet. Visite à M. Rouquier. Le soir même, je descends à Capdenac prendre des nouvelles de Louise, malade depuis le 26 : elle allait un peu mieux. Le lendemain, après ma messe dite à Capdenac, je vais passer la journée à Aubin, où je couche même le soir. Le lendemain, je célèbre le St-Sacrifice pour la famille.

- + Dimanche 14 octobre 1917 -

M. le Curé veut bien me faire présider les offices de la paroisse : grand-messe à 9 h et vêpres à 14 h. Je ne puis lui refuser ces petits services, car il est bien bon pour moi. Agréable journée familiale, et triste séparation le soir à 7 h.
Bon voyage jusqu'à Vierzon où l'on prend la direction de Dijon.


Suite : Alsace #1.

 
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