Cinquième permission du 14 au 27 février 1917. - Ernest Olivié - Grande Guerre 14-18

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- Mercredi 14 février 1917 -

Lever à 5 h. A 5 h 30, Sainte Messe à l’église du village située à deux pas de notre cantonnement. Départ à 7 h 30 pour Clermont-en-Argonne, par Dombasle, Récicourt, Vraincourt, au moins 12 km que nous devons franchir à pieds. A Vraincourt, je suis rejoint par notre cycliste de compagnie qui me rapporte mon porte-monnaie perdu pendant la nuit au cantonnement ; je n’y avais pas encore pris garde.
Vers 12 h, départ du train de Clermont. Par Sainte-Menehould, nous filons vers Révigny où nous arrivons à 15 h. Mon train ne part qu’à 18 h 15 : j’ai donc le temps d’aller faire quelques emplettes et de casser la croûte. Le train ne part qu’à 19 h , d’où long stationnement sur le quai de départ.

- Jeudi 15 février 1917 -

Vers 8 h à Orléans. A midi je prends à Chateauroux l’express de Toulouse par Montauban, d’où j’arrive à Toulouse à 23 h. J’attends le lendemain matin à la salle d’attente pour ne pas faire tamponner ma permission du 15.

- Vendredi 16 février 1917 -

A 5 h, l’express de Marseille arrivant avec plein de permissionnaires, je franchis avec eux le seuil de la gare et fait timbrer ma permission.
Vers 6 h 15, j’arrive chez ma sœur Eugénie. Très contents de part et d’autre de nous retrouver avec 5 ans de séparation. Je suis heureux de retrouver mes nièces grandies et fort gentilles. Je vais dire la Sainte Messe à la chapelle de Nazareth où je retrouve ma bonne tante. Visite à Marie et à la rue Solférino à ma cousine, accompagné de ma petite filleule Anne-Marie. Retour au logis vers 16 h 30. Agréable veillée avec Eugénie.

- Samedi 17 février 1917 -

Sainte Messe à 7 h 30 à Nazareth. Puis je vais déjeuner chez ma tante. Nous décidons de ne partir que demain dimanche, Marie, tante et moi. Donc encore une journée entière à passer à Toulouse.
Après-midi, ascension à la côte Pechdau d’où nous contemplons le panorama de Toulouse et surtout celui des usines de la poudrerie qui sont vraiment fantastiques. Après-midi bien agréable : temps radieux, ébats des petites-nièces sous un doux soleil de printemps : quel malheur que ce soit la guerre ! Le soir, dîner chez M. Nespoulous. Je retrouve Georges déjà soldat avec l’uniforme d’artillerie, M . Joseph en instance de réforme, Auguste est au front et Jean prisonnier en Allemagne. Nous causons des absents surtout.
Au moment du départ vers 21 h, M. Nespoulous jette le trouble dans nos âmes : en consultant son indicateur, il nous fait constater qu’il n’y a pas de train dans la soirée de demain qui nous permette d’arriver à Auzits dans la soirée. Nos plans sont déjoués. Je décide de partir seul demain matin au train de 5 h et là-dessus nous nous séparons.
Chez Eugénie, changement de programme, je ne partirai qu’à 13 h avec Tante et Marie.

- Dimanche 18 février 1917 -

Sainte Messe à Saint-Etienne vers 7 h 30. Je retrouve le bon Père Huc, remplissant le rôle de vicaire à la cathédrale : toujours souriant et plein de bonté. Déjeuner chez Eugénie ; toute la famille vient nous accompagner à la gare.
A Tessonnière, Marie nous quitte pour attendre le train de Capdenac ; quant à Tante et moi, nous nous dirigeons sur Rodez par Albi.
A Rodez vers 20 h nous soupons à la salle d’attente où nous passons la nuit.

- Lundi 19 février 1917 -

A 4 h, départ du train, nous arrivons à 5 h à Auzits. De la maison, je remonte à Glassac où m’a devancé Maman. On m’y attendait pour une 2e messe de neuvaine pour notre regretté Firmin. Marie et Louise ne remontent que par le train de 15 h avec les petits.
Le service anniversaire de la mort du pauvre papa est fixé à demain matin à 8 h 30.

- Mardi 20 février 1917 -

A l’heure fixée, la cérémonie a lieu : assistance très nombreuse, composée en majorité des membres de notre famille et de celle du pauvre Firmin. Visite au cimetière. Dîner en famille à la maison. Prières habituelles après le repas.

- Mercredi 21 février 1917 -

Nous remontons tous à Glassac par un temps pluvieux, beaucoup de boue. Deux autres messes de neuvaine sont célébrées. Journée de famille peu gaie naturellement.

- Jeudi 22 février 1917 -

Troisième voyage à Glassac. Petit déjeuner au presbytère. Préparation de départ de Marie, tante et Louise. Je vais les accompagner à la gare.

- Vendredi 23 février 1917 -

Sainte Messe à Testet. Je vais tailler un peu de vigne. Je suis peu expert dans le métier, mais c’est la guerre !

me dirige vers la maison de ma sœur Louise. Joie des petits.

- Mardi 27 février 1917 -

Sainte Messe à l’église de Capdenac ; Louise et Jeannou y assistent, Louis reste couché ayant mal au pied. Bonne journée dans l’ensemble. A 19 h départ. Jeannou ne pleure pas, c’est vraiment remarquable.

Suite du récit : Mort-Homme - 1.