Repos à Fains ( près de Bar-le-Duc ) - 96e R.I. - du 14 juillet au 10 août 1917. - Ernest Olivié - Grande Guerre 14-18

Aller au contenu

Menu principal :

Repos à Fains ( près de Bar-le-Duc ) - 96e R.I. - du 14 juillet au 10 août 1917.

1917 > Cote 304/Mort-Homme

Page précédente : sixième permission.

Repos à Fains, près de Bar-le-Duc.

- Samedi 14 juillet 1917 -

A 5 h environ à Orléans, 9 h à Troyes. Vers 16 h à Jessaint, gare régulatrice, d'où nous repartons à 17h, pour St-Dizier.
Nous arrivons à Revigny (-sur-Ornain) vers 21 h 30. Le temps de sortir, d'aller boire un petit jus, et de nouveau nous partons pour Bar-le-Duc, terme de mon voyage. A Bar, nous arrivons vers 23 h. Notre bataillon se trouve à Fains, à 3 km de Bar-le-Duc. Comme je ne connais pas le chemin, je passe la nuit dans une salle aménagée exprès, près de la gare.

- + Dimanche 15 juillet 1917 -

A 6 h, je pars pour Fains où j'arrive une heure après. Bar, avec sa ville haute et sa ville basse, présente un aspect pittoresque. Tout autour, des coteaux verdoyants d'où surgissent de nombreuses villas. Dans la vallée, marchant parallèlement, le canal et la voie ferrée à 4 voies. Fains est aussi très gracieux. C'est un petit village de 2000 habitants en temps normal. Ses habitants accueillent bien les soldats, parait-il. En y arrivant, je vais célébrer la Ste Messe : charmante église bien tenue et vaste ; j'ai tout de suite bonne impression.
Mais quand je retrouve ma section, je suis profondément attristé que la plupart de tous les camarades que j'avais laissés en partant en permission, sont remplacés par d'autres que je ne connais pas. Ma pauvre compagnie a été rudement éprouvée dans les contre-attaques du 30 juin et du 1er juillet faites au Mort-Homme ( Croix de Fontenoy) pour reprendre aux Boches du terrain perdu : 6 morts en tout, dont l'adjudant, mort à l'ambulance, une
quarantaine de blessés, presque tous de ma section. Ces nouvelles m'affligent profondément.
A 9 h, grand-messe militaire, plusieurs civils, 200 soldats environ sur près de 2000 hommes. Beaucoup de solennité dans les chants et la musique surtout. Orgues tenues magistralement par M. Leconte, médecin auxiliaire, prix du Conservatoire ; violon par Coudougnan, caporal infirmier : tout cela est très beau et chante dignement la louange de Dieu. M. le Curé prêche d'une façon parfaite. A 10 h 30, messe paroissiale à laquelle je n'assiste pas, parce qu'il y a le repas à ce moment-là.
A 13 h, M. le Curé veut bien nous recevoir chez lui, nous paye diverses douceurs, et surtout nous égaye un bon moment par ses saillies et sa conversation pleine d'esprit ; c'est un bien bon curé, comme on n'en rencontre pas à chaque pas.

Vêpres à 15 h, bien chantées par les enfants de la paroisse. Salut à 8 h du soir, comme d'habitude.

- Lundi 16 juillet 1917 -

Rien de spécial à noter. Un peu de cafard, mais pas excessif. Le repos est d'ailleurs propre à le dissiper. Nous ne faisons pas grand-chose en tant que brancardiers ; au contraire, les camarades armés font un entraînement intense.


Lettre d’Ernest Olivié à Jean Antoine Estéveny le 16 juillet 1917

Dans cette lettre, Ernest raconte les récentes contre-attaques françaises, qui ont causé de lourdes pertes parmi ses proches.
Il évoque les révoltes des soldats français en 1917. Il plaide pour le Poilu, alors qu’il critique fortement la hiérarchie militaire.
Il déplore l’attitude trop festive de certains à l’arrière ( Toulouse ).



       +  Ce 16 juillet 1917

Mon cher Antonin,


Enfin tu m’as écrit ! et encore une lettre de 6 pages ! Je t’en remercie beaucoup. Tu as pu croire que je boudais et je voulais prendre ma revanche, en répondant tard à ta lettre : telle n’a pas été mon intention, en la circonstance. Figure toi que je ne suis rentré qu’hier matin de ma permission commencée le 30 juin. Ta lettre du 24 a dû attendre patiemment mon retour.

Sais-tu que j’ai échappé de quelques heures seulement à une rude besogne ! 1 heure après mon départ en perme, ma Cie remontait en ligne : le soir les Boches attaquaient et prenaient possession de notre 1 re ligne. Mon bataillon étant bataillon de réserve, a dû contre-attaquer : ma pauvre compagnie a eu toutes les pertes en tués du bataillon : ce n’est pas exceptionnel mais comme ils appartiennent tous à ma section, ça m’a frappé davantage, surtout que le nombre des blessés a été grand, ce qui fait qu’on se trouve déjà bien clairsemés ceux qui restons, et dire que cela s’est passé la veille même de la relève !

alors que depuis le mois d’octobre, nous n’avions eu à ma Cie que 4 ou 5 tués ! Au moins, elle a bien fait son devoir ce coup-ci et je crois qu’il y aura, pour les 2 sections de contre-attaque, dont la mienne, une citation à l’armée.

Et sais-tu pourtant qu’ils grognaient ces Poilus ; nous avions pas mal de fortes têtes : en temps normal, ils en voulaient à tout le monde, sauf aux Boches ; ce soir-là ils ne les ont pourtant pas ménagés et ne se sont pas eux-mêmes ménagés ; il faut connaître le poilu français, si on ne veut pas avoir trop de soucis. La suite de la ligne a été effacée !!! Par qui ? La censure ?… m’as compris. Il est bien certain que la « grogne », ces mois derniers, a pris
un caractère inconnu jusqu’ici ; et certes jamais elle n’avait tant de motifs de s’exercer. Les évènements étaient tous bien faits pour amener le

découragement. Que veux-tu, il y a des limites à tout ; il semble bien qu’on soit au bout de tout. Ce n’est pourtant pas vrai : il y a encore des réserves considérables d’énergie, mais un trop grand nombre d’officiers ne savent pas en tirer le parti voulu ; il y en a qui le savent, mais combien qui l’ignorent ! Il faut vivre plus près du poilu que ne le font nos officiers pour pouvoir le conduire comme il doit l’être ; le poilu, pour autant qu’il s’abrutisse, ne doit pas être traité en brute ; il l’est trop souvent. L’égoïsme règne en maître souverain partout à présent ; chez nous, il exerce une mauvaise influence ; mais chez l’officier, c’est encore pire, parce qu’il s’exerce sur un plus vaste champ, etc etc.
D’où je conclus que, si dans certaines unités l’état d’esprit n’est pas toujours resté ce qu’il devait être, c’est à toute l’échelle hiérarchique de l’armée et de ces unités qu’il faut s’en prendre : les soldats sont ce qu’en font les officiers. Je t’assure que là-dessus, j’ai évolué : il a fallu de rudes leçons pour modifier mes façons de voir.

Ma permission a été des plus agréables ; suis passé par Toulouse où j’ai séjourné 24 h à l’œil : là les civils tiennent bien je t’assure et s’amusent bien. Quelle stupidité de tant souffrir, de se faire casser la « margoulette » pendant que les autres s’amusent ! Ainsi pensent ceux qui ne croient pas à ce que nous croyons et ils ont grand raison : nous pensons autrement mais n’empêche que ces spectacles ne vous relèvent guère le moral.

Chez moi, j’ai pu travailler un peu, rendre quelques services à ma mère qui est seule à travailler avec une de mes sœurs ; la besogne ne leur manque pas je t’assure. À Rodez où j’ai été passer quelques heures, j’ai déjeuné en tête à tête avec Pouget, chef de popote et de tout, au séminaire. Rouquier est venu m’accompagner à la gare. La Babecquerie est close. Baloit dernier survivant est en perme agricole. : c’est bien triste à présent : aussi ces voyages à Rodez m’attirent de moins en moins.

Au retour j’ai voyagé avec Bouby, de Capdenac jusqu’à Troyes ; tu parles d’une agréable surprise et d’un voyage intéressant ! Nous avons parlé de toi et des autres  amis communs. Union de prières et de … Je t’embrasse. Ernest Olivié.

Si tu veux aider le Poilu à tenir jusqu’au bout, envoie-lui   de la .?. , la reine des liqueurs de la vieille cité de Carcassonne.



- Mardi 17 juillet 1917 -

M. le Curé part en voyage à Paris. Nous allons donc avoir un peu de la paroisse sur le dos. Je suis chargé par lui de célébrer la Ste Messe de 6 h 30 du matin, à laquelle assistent surtout les enfants du catéchisme.


- Mercredi 18 juillet 1917 -

Rien à noter. Temps pluvieux. Concert à 18 h. Salut à 20 h. Promenade au bord du canal, en compagnie de l'abbé Ressiguier et des jeunes séminaristes Véron et Thiers.


- Jeudi 19 juillet 1917 -

Je passe à peu près toute la journée dans la sacristie qui est devenue ma chambre de travail et de lecture. J'y passe de bonnes heures de calme et de tranquillité. Le soir, je donne le salut parce que M. le Curé est absent jusqu'à samedi.

- Vendredi 20 juillet 1917 -

Rien de nouveau pour la journée. Je suis très inquiet du sort de mon frère Marius qui ne m'a pas donné de ses nouvelles depuis fort longtemps et, d'autre part, je sais que dans son secteur, il y a eu de la casse. Dieu veuille qu'il s'en soit tiré sain et sauf. !
Le soir, répétition de chant pour dimanche.

- Samedi 21 juillet 1917 -

Rentré hier au soir, M. le Curé célèbre un mariage à 11 h ; grande affluence de curieux sur la place, pour voir défiler le cortège nuptial. Rien de désordonné dans tout cela, cependant. Je suis de service au Poste de Secours pendant toute la journée. L'après-midi, séance récréative par les artistes du régiment. Naturellement, je n'y assiste pas. Je suis pris par mon service et, du reste, je connais trop le caractère de ces séances-là.

- + Dimanche 22 juillet 1917 -

Un concours de tir, auquel doivent obligatoirement assister tous les officiers de 8 h à 10 h, prive ceux-ci de l'assistance à la grand-messe militaire que veut bien présider M. Birot, aumônier divisionnaire. Heureusement que l'église est à peu près pleine de Poilus qui écoutent avec recueillement la parole si pressante de notre aumônier en éperon. A 11 h 15, autre messe militaire pour les officiers, célébrée par M. Dufeu, rentré ce matin de permission.


L'après-midi, une troupe de la Comédie Française, ou plutôt de l'Opéra Comique, donne une séance qui attire beaucoup plus de monde que nos vêpres, chantées néanmoins à 15 h comme d'habitude.
La Révolution russe a repris des proportions importantes ; les journaux qui en parlent trop sont saisis.
Un sergent de la 6e Compagnie se noie accidentellement dans l'Ornain.

- Lundi 23 juillet 1917 -

Rien de changé pour la matinée. L’après-midi, grand concours de tir de grenades, football, courses, etc.… Je vais faire un tour sur le terrain où je fais la rencontre de quelques amis du 81e venus là pour prendre part au concours de football.

- Mardi 24 juillet 1917 -

A 9 h 30, sépulture du pauvre noyé. M. Birot fait un beau discours au sujet de cette mort.
Rien de spécial pour la soirée.

- Mercredi 25 juillet 1917 -

Exercice de marche en vagues d’assauts (nouvelle formation de combats) auquel nous prenons tous part. C’est de tout repos pour les Poilus, tandis que les gradés ont fort à faire, étant donné qu’ils ne sont qu’à demi initiés à ces nouvelles formations. Déjà des bruits circulent relativement à notre prochaine entrée en scène dans l’affaire qui doit nous rendre possesseurs de Mort-Homme, de la Cote 304 et, s’étendant plus loin, dégager Verdun. Mais tous ces divers « tuyaux » sont plus au moins sujets à caution.

- Jeudi 26 juillet 1917 -

Rien de spécial à noter. Journée très chaude.

- Vendredi 27 et samedi 28 juillet 1917 -

Rien à signaler pour ces deux journées. Successivement, je vais au tir et à l’exercice avec ma compagnie. Je dis ma messe au retour vers 9 h 30. La 32e division est remontée vers la rive gauche, où elle va, dit-on, faire des travaux.

- Dimanche 29 juillet 1917 -

Sainte Messe à 6 h 30. A 5 h 30, messe plus matinale pour ceux qui ne pourront pas assister à une autre. Plusieurs communions. A 8 h, autre messe basse. A 9 h grand-messe militaire par M. Dufeu qui prêche : orgue et violon comme à l’ordinaire. Beaucoup de soldats, mais l’église n’est pas comble. Tout marche à ravir, extérieurement du moins, et Dieu doit être content du cœur, car tout le monde est recueilli.
Après déjeuner, avec les petits séminaristes, nous allons flâner dans le bois voisin, tout en dégustant quelques bouteilles de bière et attendant les vêpres à 15 h. Assistance civile et militaire médiocre. M. le curé nous invite à prendre un verre chez lui ; nous causons pendant quelques bons moments. Soupe, concert, salut comme à l’ordinaire.

- Lundi 30 juillet 1917 -

Je suis de service au P.S. du bataillon, par conséquent j’y passe toute ma journée.
Il semble se confirmer que nous allons occuper notre ancien secteur au Mort-Homme et qu’il faudra attaquer pour reporter nos lignes à environ 1500 mètres plus en avant. Ça n’a rien d’appétissant car évidemment on prévoit qu’il y aura de la casse. Les permissions sont suspendues pour le service de santé de la Division. A la grâce de Dieu ! Que sa volonté soit faite ! Qu’il me donne seulement la force de faire mon devoir et tout mon devoir, en tant que soldat et en tant que prêtre. Qu’il me donne surtout la grâce de vivre en paix avec lui et de mourir de même si telle est sa volonté ! Tout le reste importe peu et je ne veux seulement pas m’y arrêter pour autant que la nature veuille m’y ramener. L’instinct de vivre est tellement bien ancré en nous qu’on ne peut pas en faire abstraction. On a beau affronter la mort, la voir bien en face, on ne s’y résigne pas fatalement sans sentir monter une espèce d’effroi qui vous glace et un commencement de révolte qu’il faut savoir réprimer immédiatement. Cela n’enlève d’ailleurs rien à la grandeur du sacrifice, mais bien au contraire en augmente considérablement le prix.
Je suis de service au poste pendant toute la journée d’aujourd’hui.

- Mardi 31 juillet 1917 -

L’offensive anglaise semble imminente dans les Flandres, où depuis plusieurs jours fait rage une formidable artillerie à laquelle rien ne peut être comparé de ce qu’on a vu jusqu’ici, de l’aveu même des Allemands. Rien de spécial à noter.

- Mercredi 1 er août 1917 -

Anniversaire de notre entrée en ligne à Verdun, il y a un an. Tristes souvenirs que ceux que me rappelle ce jour ; anniversaire de l’inconnu effroyable, perspectives de bombardements effroyables subis à terrain découvert etc. Tout cela du reste tout à fait conforme à la réalité de ces 14 jours d’affreuses tortures physiques et morales supportées ou entrevues dans la suite. La perte de mes deux confrères regrettés du 322 e : les abbés Ditte et Foucras et de tant d’autres bons chrétiens qui ont versé leur sang sur ces côtes arides et bouleversées de Froide-Terre et de Thiaumont. Je vais m’appliquer à prier plus spécialement pour tous ces chers morts de Verdun.

L’offensive anglaise est commencée. Plusieurs

milliers de prisonniers déjà.
Un groupe de téléphonistes et de bombardiers monte en ligne ou près des lignes.

- Jeudi 2 août 1917 -

Rien de spécial pour la journée, pas plus que pour celle du vendredi 3 août.

- Samedi 4 août 1917 -

Je reçois le soir la visite de mon cousin Clément Olivié. Nous passons quelques heures ensemble : on se donne des nouvelles mutuellement.
Le soir, au salut, petit mot de M. Dufeu, spécialement adressé aux soldats en vue de leur préparation à monter en ligne ; préparation d’âmes, bien entendu. Un grand nombre assistait au salut ce soir-là. Jusqu’à 21 h 15, trois prêtres entendent un certain nombre de confessions. Décidément cette ascension au Mort-Homme, pour beaucoup, vaut plus qu’une mission (*). Dieu soit béni d’ouvrir ainsi les yeux à quelques pauvres indifférents ou lâches qui en temps ordinaire, ne semblent plus s’acquitter de leur devoir essentiel de chrétiens.

Note : une mission =  période pendant laquelle, dans une paroisse, un père « missionnaire » venait ranimer la foi chrétienne.


- Dimanche 5 août 1917 -

A 5 h 30, je prends au confessionnal la place de M. Dufeu qui célèbre la Sainte Messe : nombreuses confessions et communions. Grand-messe à 9 h avec assistance nombreuse, sermon de M. le Curé, chants magnifiques. Pour cette dernière grand-messe ici, c’est réussi, toujours pour la plus grande gloire de Dieu.
L’après-midi, réunion intime dans les bois, prêtres et séminaristes des 3 bataillons. Vêpres à 15 h. Avant nous posons devant l’appareil photographique d’un amateur pour garder un souvenir de cette réunion, mais la plaque n’est pas réussie.
Pas d’ordre de départ pour demain, peut-être sera-ce pour après-demain, mais le temps est plutôt mauvais, ce qui retarde sans doute les préparatifs. Les Boches tapent fort, partout dans ces parages.
Les Russes sont en dégringolade complète. Ils lâchent Csernowitz et Kimporluny et ils n’ont pas fini. De ce côté-là, les nouvelles sont peu intéressantes. Un peu mieux en ce qui concerne la bataille des Flandres commencée le 3. On a pris une bonne étendue de terrain et 6 000 prisonniers. Le mauvais temps gène beaucoup les travaux.

- Lundi 6 août 1917 -

Rien de spécial à signaler pour la matinée. Dans l’après-midi nous allons visiter la verrerie. Très intéressant ce travail du verre : quelle activité autour de ces affreux enfers où se prépare la pâte de verre ! Le train de combat du 1er bataillon fait ses préparatifs pour demain matin. Le 1er bataillon ne partira que mercredi sans doute pour aller à Ippécourt dit-on (22 km au sud-est de Verdun) ; nous-mêmes ne partirons que vendredi ou samedi.

- Mardi 7 août 1917 -

Répétition générale de notre future attaque, en exercice. Tout le monde y prend part. Ce n’est ni dur, ni dangereux. Autre sera la réalité.

- Mercredi 8 août 1917 -

Le soir à 5 h, le 1er Bataillon embarque en auto pour Ippécourt où nous irons le rejoindre demain soir. En dernière heure, on annonce que notre départ est retardé jusqu’à vendredi ou samedi. Ce n’est pas fait pour nous déplaire.

- Jeudi 9 août 1917 -

Rien de spécial à noter. Il se peut que l’attaque à laquelle nous devons participer soit retardée de quelques jours. Les Boches ont tout fait pour l’enrayer : c’est tout juste s’ils l’auront retardée un peu. Notre départ est remis à samedi.

- Vendredi 10 août 1917 -

Temps pluvieux et sombre. Rien de saillant. Dans les Flandres, le mauvais temps gêne fort l’opération.


Suite : L'attaque du 20 août 1917 au Mort-Homme.

 
Retourner au contenu | Retourner au menu