Le renouveau. Lorsqu'on leur demande "Quelle est la portion que vous avez préférée ?", Philippe et Yves répondent : "C'est cette portion-ci des Pyrénées, celle qui conduit du Port de la Bonaigua jusqu'aux confins des Pyrénées Orientales". Il y a un an, l'un et l'autre étaient déçus, presque désespérés quant à l'avenir de leur projet. En cette année 2003, tout va leur sourire. La météo sera plutôt bonne. Ils vont découvrir de belles régions, souvent désertes, ce qui valorisera d'autant les quelques rencontres qu'ils feront.

En haute montagne, c'est encore le printemps. La nature explose, alors que la neige recouvre encore les sentiers d'altitude. Oui vraiment, quel plaisir de parcourir ces régions !

L'itinéraire. C'est l'itinéraire d'altitude proposé par Georges Véron qui est choisi, excepté une étape, court-circuitée au tout dernier moment, l'étape ariégeoise de l'Étang Fourcat. Ce jour-là, grâce à 2 automobilistes complaisants, ils réaliseront l'équivalent de 2 étapes.

D'autre part, pour quitter l'Andorre, ils optent pour la variante de l'Hospitalet, au demeurant fort attrayante, car ils doivent prendre le train au retour. Ils ont d'autant moins de regrets d'avoir escamoté l'ascension du Pic Carlit que chacun d'eux l'avait déjà faite.

Bien souvent, l'itinéraire se déroule hors sentier, et parfois sans balisage d'aucune sorte. Cela a rajouté du piment à l'aventure ; toutefois, ils se sont félicités qu'il n'y ait pas eu de brouillard.

L'enneigement. Il est resté important, ce qui n'est pas fait pour déplaire. La montagne n'en est que plus jolie, avec ce blanc qui se rajoute aux autres couleurs. Le hasard (?) a voulu que l'ascension de plusieurs cols soit facilitée grâce à de longs névés en pente douce (Cols de la Cornella et de Certascan). Par contre, par 3 fois, la descente beaucoup plus raide a été malaisée et même délicate ( Col de la Cornella, Col de Certascan, Port de l'Artigue).

Durée : le parcours intégral représente 8 étapes "officielles". Dans ce récit, 10 étapes seront décrites, car les voyages aller et retour sont inclus. Ainsi la 31^e étape commence à 16h, alors que la 40^e sera terminée dès 8h30 du matin.

Organisation des voyages aller et retour. En voiture jusqu'à la ville de Montréjeau, située sur la ligne de chemin de fer Toulouse - Tarbes - Lourdes. Taxi de Montréjeau jusqu'au Port de la Bonaigua, soit 85 km. Au retour, train de l'Hospitalet à Montréjeau, avec changement dans la banlieue de Toulouse.

Ravitaillement. Il ne faut compter sur aucun commerce alimentaire, car il n'y a RIEN, nulle part. Prudents, Yves et Philippe avaient envoyé un colis postal de 6 kg de nourriture au gîte d'étape de Mounicou (Ariège).

Poids du sac. Heureusement qu'ils ne se doutaient pas qu'il restait tant de neige, sinon Yves et Philippe auraient emporté leurs crampons. Suivant l'exemple de Philippe, Yves s'est converti à la nourriture lyophilisée et en sachets. Malgré tout cela, au départ, le sac accuse un poids de 18 kg.

Météo : Excellente. Seules exceptions : du brouillard une matinée, une ou deux heures de pluie une autre fois.

Hébergement. Sur les 9 nuitées du parcours, 6 sont passées sous la tente, une en gîte d'étape, une dans un refuge non gardé, et une dans une cabane de berger. Sauf au camping de Inclès, il n'y a jamais eu le moindre voisin. Avis donc aux amateurs de soirées tranquilles !

La plupart des bivouacs sous la tente se déroulent dans des sites merveilleux, faits de lacs, de torrents et de cascades. Il convient cependant de modérer l'enthousiasme, car deux soirées ont été gâchées par les moustiques.

Entraînement physique. L'expérience de l'année précédente a laissé des souvenirs douloureux. Chacun a donc veillé à s'entraîner, séparément au début, puis les deux ensemble. Un mois avant le départ, Yves et Philippe ont passé 3 jours dans la région de Cauterets, où la liste des sommets restant à gravir n'est pas encore épuisée.

La Flore. Trois souvenirs de fleurs enjolivent cette randonnée. D'abord, les rhododendrons dont les fleurs roses égayent de nombreuses pentes. Par une jeune étudiante rencontrée en Ariège, il a été triste et surprenant d'apprendre que cette plante, qui empêche les autres de pousser, devient une "catastrophe écologique". Ensuite, beaucoup plus discrètes et s'épanouissant au ras du sol, ce sont les gentianes bleues. Et enfin, beaucoup plus rares encore, poussant en des lieux qui seront gardés secrets, le lys des Pyrénées.

Ý Haut de la page
Top of page
Principio de página

	Copyright
Réalisation du site : Yves FOULQUIER. Textes du récit :Yves FOULQUIER et Philippe POUSSOU. Poèmes : Philippe POUSSOU.