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Mercredi 25 juin 2003 : Bivouac à
Col (2605m) et refuge de Certascan à
Estany Romedo de Baix
Pour monter au Col de Certascan, Yves et Philippe ont deux possibilités : suivre les indications du topo-guide ou opter pour le balisage vert. Ils préfèrent la deuxième solution, et ils ne vont pas le regretter, car le cheminement doit être plus facile et le paysage plus beau.
Les premiers cent mètres de dénivelée sont un peu raides, dans un mélange de roches et de végétation, et il faut rechercher les "points verts".
À 2150m, on débouche devant l'émissaire d'un petit lac. Le débit est si puissant et le cours d'eau si large, qu'il est impossible de traverser. Il faut se résoudre à faire le tour du lac. L'auteur du récit ne le regrette pas, car il aime beaucoup la photo qu'il a prise en faisant le tour de ce lac. |
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Le sentier - car il y a un sentier - remonte le cours du torrent Riu dels Guerosos. Et le soleil revient alors qu'apparaissent les premiers névés aux Estanys de Gueroso.
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Monter au Col de Certascan est une chose agréable. Au-delà des lacs, les névés qui ont subsisté tout au long du parcours, facilitent la marche plus qu'ils ne la compliquent. |
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Durant l'hiver, la neige s'est tellement accumulée ici qu'il y a une crevasse sur un névé, chose jamais vue auparavant. |
En se retournant, on voit le massif du Mont-Rouch, bien reconnaissable grâce au long couloir enneigé qui domine le refuge Enric Pujol. |
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Du Col de Certascan (2605 m), il serait facile d'atteindre le sommet du Pic de Certascan, 235 mètres plus haut. Ce sera pour une autre fois ! Et pas question de musarder au col, le vent y est violent et froid.
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De l'autre côté, il y a un grand névé dont la pente est impressionnante. Les deux "artistes" réussissent à le descendre sans encombre, en prenant soin toutefois de passer par les deux îlots rocheux très caractéristiques, et en rejoignant aussi tôt que possible la rive gauche du névé. |
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À l'approche du Lac de Certascan (2236m), les névés sont encore là, mais leur pente est faible. |
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Le lac est immense. Entouré du rose des rhododendrons et du blanc des neiges de printemps, cette petite mer intérieure a le bleu de la Méditerranée. |
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À 11 heures du matin, au détour d'un rocher, on tombe soudain sur le refuge de Certascan.
ÜLe refuge de Certascan et, derrière lui au fond, le Port de l'Artigue.
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Bien qu'il soit très tôt à l'heure espagnole, le gardien, qui était occupé à peindre dans le bâtiment, accepte de préparer un repas. Au menu : omelette au jambon, salade espagnole, boissons et café. Les deux marcheurs ont tellement apprécié le changement de nourriture qu'ils en ont oublié d'assaisonner la salade !
La halte au refuge va durer une heure et demie. Pendant une heure, Yves fait des efforts méritoires pour dialoguer avec son hôte en castillan. C'est ainsi qu'on apprend qu'il y a un litige porté devant les tribunaux à propos de la piste conduisant au refuge. Elle a été fermée, mettant le refuge à 3h de marche au lieu des 30 minutes habituelles. On apprend aussi que c'est le gardien qui a réalisé le balisage en vert. Qu'il en soit remercié !
Une fois l'addition payée, on découvre dans le fil de la conversation que le gardien manie la langue française à la perfection, et c'est en français que le dialogue à trois se poursuit. Le gardien fournit de précieuses informations sur la suite du parcours jusqu'au Port de l'Artigue, et il donne les bonnes indications sur le lieu du prochain bivouac.
Refugio de Certascan : site internet ou courriel
12h30. Après le refuge, on descend quelque temps, puis on remonte un sentier en lacets, pour traverser une crête, la Serra de Lluri.
Sur la Serra de Lluri, vue sur le Port de l'Artigue,Þ à gauche de la pyramide.
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En se retournant, on aperçoit une dernière fois le Col de Certascan (à gauche, avec les deux "petits rochers" ), et au centre de la photo, on devine le refuge au toit rouge. |
Cette crête passée, le sentier vous amène dans un nouveau site grandiose, caractérisé par les deux grands lacs Romedo.
C'est d'abord l'Estany Romedo de Dalt. De l'autre côté, minuscule dans l'immensité des lieux, est dressée une tente jaune, des pêcheurs sans doute.
Ensuite, c'est l'Estany Romedo de Baix, très grand lui aussi, avec un îlot boisé qui rajoute à son attrait. |
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Avant d'atteindre le fond du lac et son barrage, il faut quand même escalader une barre rocheuse. |
La piste - celle qui est maintenant interdite à la circulation - arrive jusqu'au barrage. Là, c'est la rencontre avec un Français équipé de son matériel de pêche, et qui paraît perdu. Il essaie de retrouver son oncle, sensé pêcher dans les environs. Comme la piste est fermée, il vient de s'exténuer pendant 3h à remonter le cours d'un río. Et bien sûr, il n'a aucune carte. Aussi est-il heureux de savoir qu'une tente jaune a été aperçue près de l'étang supérieur. Apprenant qu'il faut payer un lourd tribu pour avoir le droit de pêcher en montagne, les deux arpenteurs des cimes se rendent compte qu'il existe une autre catégorie de personnes, elles aussi amoureuses inconditionnelles des séjours solitaires et austères en montagne.
La suite consiste à passer de l'autre côté du barrage, suivre la rive opposée jusqu'au torrent qui alimente le lac par le nord. Il faut alors remonter ce ruisseau et franchir un défilé. On débouche dans un vallon et un petit laquet (2025m) "non figuré sur les cartes". C'est l'emplacement de bivouac indiqué par le gardien du refuge. |
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16h. Encore un lieu de rêve pour ce nouveau bivouac, bien plus sécurisant en somme que celui de la veille, qui était trop proche de torrents puissants. Ici, malgré la proximité immédiate d'un névé, l'herbe est bien sèche, et on se sent tranquille dans ce "havre de paix". |
Soirée paisible en effet. Calme et sérénité sont les maîtres mots. Mais à une heure du matin, le ciel s'illumine comme en plein jour. Sont-ce les habitants des vallées qui font encore la fête ? Que nenni, ils sont bien trop loin ! Un peu plus tard l'orage gronde dans le lointain, puis il se rapproche. Les toiles de tentes claquent au vent qui remonte le vallon. Et bientôt c'est la pluie qui, sans ménagement, frappe les abris. Et c'est enfin le feu d'artifice assourdissant dont le bruit se répercute en écho dans les montagnes. Les tentes vont-elles résister ? Chacun s'est pelotonné sous son duvet, attendant la suite avec quelque anxiété. Mais les tentes tiennent le coup, le calme revient enfin, et chacun se rendort profondément.
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Copyright | |
Réalisation du site : Yves FOULQUIER.
Textes du récit :Yves FOULQUIER et Philippe POUSSOU.
Poèmes : Philippe POUSSOU.
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