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Pas de grasse matinée dominicale. Départ précoce sur le coup de 7h. Sur 400 mètres de dénivelée, lente remontée d'un long vallon que le soleil n'a pas encore atteint. Yves et Philippe sont doublés par les deux gardes-pêche et leur chien, l'occasion d'une petite conversation amicale.

Pas de commentaire sur le refuge de Juclar dont la visite a été dédaignée.

Altitude 2300 mètres. Les deux lacs de Juglar apparaissent en pleine lumière. Yves, qui ressentait quelque lassitude, a l'impression de se réveiller, de revivre, de retrouver la montagne dans toute sa plénitude.

La sente qui longe le premier lac joue aux montagnes russes. Des pêcheurs sont déjà à l'œuvre sur les berges, et un des gardes va de l'un à l'autre. Le deuxième garde, juché sur un promontoire, reste en observation de la montagne. Comme ils l'ont expliqué, ces hommes ont aussi le rôle de gardes-chasse.

Les deux Estanys de Juglar, et la suite, vers le Col de l'Albe.

Après avoir traversé l'étroite bande de terre qui sépare les deux lacs, le sentier s'élève en pente douce vers la frontière franco andorrane, …

… évite le premier col ( Collada de Juglar) et se prolonge par une petit vallon perché parsemés de plusieurs mares, jusqu'au Col de l'Albe (2539 m).

Baissant les yeux au niveau du sol, on voit la gentiane bleue. Levant la tête vers les cimes, on aperçoit un groupe d'alpinistes sur l'arête sommitale du Pic d'Escabes (2779m).

Côté français, la descente du Col de l'Albe est embellie par de nombreux lacs de toute taille.

Le plus grand d'entre eux est l'Étang de Couart. Bien que le sentier longe la rive gauche, Georges Véron préconise de passer par la rive droite, afin d'éviter un piège lors des hautes eaux, ce qui est le cas en cette période.

Se frayant laborieusement un passage dans les taillis de rhododendrons, escaladant et désescaladant une multitude de gros blocs, Yves et Philippe, Yves en particulier, se demandent quand va cesser cette galère ! Ils observent avec attention les randonneurs qui suivent le sentier sur l'autre rive et qui, effectivement, doivent exécuter un pas d'escalade à un mètre au-dessus du niveau de l'eau. Si c'était à refaire ! …

Une fois qu'ils sont parvenus au goulet qui sert de barrage naturel au lac de Couart, les deux solitaires rencontrent de nombreux marcheurs. Et comme souvent, ils sortent leurs cartes pour répondre aux demandes de renseignements !

En début d'après-midi, après le repas, c'est l'ultime montée vers le tout dernier petit col, la Couillade de Pédourès (2251 m). Descendre jusqu'à l'Hospitalet, 800 mètres plus bas, serait chose fort possible, mais les deux ermites préfèrent passer une dernière nuit en montagne, en se réservant la journée entière du lendemain pour le retour au bercail.

Ils se dirigent donc vers le refuge pastoral de la Jasse de Brougnic. En s'approchant du petit bâtiment, ils devinent quelque agitation dans ses parages. Quelle surprise en voyant que c'est un troupeau d'isards en train de lécher les pierres où le berger doit avoir coutume de déposer du sel !

Hélas, les animaux véloces ont tôt fait de repérer les humains et ils filent avant qu'il soit possible de les photographier.

L'intérieur de la cabane n'est pas très soigné, mais les deux ascètes s'en contenteront sans rechigner. Il n'y a pas d'eau à proximité immédiate. La toilette est faite dans un ru où grouillent mille bestioles. Pour l'eau de boisson, Yves, qui a retrouvé son ardeur, fera une demi-heure supplémentaire de marche.

Les deux tentes étaient restées trempées de la nuit précédente. Comme le vent est très violent, elles sont mises à sécher, retenues par de gros cailloux. Et l'on se dit qu'elles ne vont pas servir de sitôt, d'autant qu'il est prévu de s'en dispenser lors du 6^ème et dernier tronçon de HRP.

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Réalisation du site : Yves FOULQUIER. Textes du récit :Yves FOULQUIER et Philippe POUSSOU. Poèmes : Philippe POUSSOU.