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Jeudi 26 juin 2003 : E. Romedo de Baix à
Port de l'Artigue (2481 m) à
Mounicou (1087 m)
Pas de dégât constaté au petit matin, juste une chaussure basket trempée. Se fiant aux renseignements donnés la veille par le gardien, Yves et Philippe évitent le détour par le lit du torrent et un lac en amont. Ils s'attaquent directement à la pente, vers l'est, se frayant un passage entre escarpements et végétation épaisse. Il est vrai que le matin les mécaniques sont reposées.
Comme prévu, plus haut, ils trouvent l'alignement des cairns qui conduisent au Port de l'Artigue, 450 mètres au-dessus du bivouac. Quelques névés sont remontés, puis une zone de pâturages où paissent de nombreuses brebis.
Avant d'arriver au col, Yves s'attarde pour téléphoner à sa famille, via le réseau espagnol (bien sûr !). Philippe, qui continue son chemin, est talonné par l'ensemble du troupeau. Le voici pendant quelques instants transformé en berger messianique. Il doit se gendarmer contre ses ouailles afin que celles-ci ne l'accompagnent pas au-delà de la frontière.
Port de l'Artigue (2481 m). Une longue vallée se présente à eux. Le but de l'étape, Mounicou, se trouve 1400 mètres plus bas. |
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La neige n'étant pas glacée en surface, la descente des névés se fait sans grande difficulté. |
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Sur l'un de ces longs plas d'herbages où les torrents coulent en multiples méandres, c'est le rituel tant de fois répété du remplissage des gourdes. Mais, bien entendu, l'eau est toujours traitée avant d'être bue. |
Les nuages qui montent de la vallée plafonnent vers 1800 mètres, l'altitude du Plateau de Mespelat.
11h40. Il est décidé de s'arrêter là pour le repas de midi, sur le seuil de la cabane de berger. |
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Tout autour, subsistent de nombreux orris, les anciens abris de bergers, si typiques de la montagne ariégeoise. Pour Philippe, c'est une découverte. Les deux amis inspectent longuement ces témoins du temps jadis. Pendant ce temps, les tentes trempées par l'orage nocturne sèchent au soleil. |
Un ensemble d'orris ayant quatre entrées.
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Orris, ruines de cabanes au toit de lauzes, cabane restaurée, témoignent de la pérennité d'occupation humaine dans ces estives. |
Quand la descente reprend, le soleil a eu raison des nuages les plus élevés. Descente en lacets dans une barre rocheuse, passage du torrent sur une passerelle, sentier en balcon qui monte légèrement.
Perdus dans la forêts, les vestiges d'un ancien hameau. Plus bas encore, un peu avant d'atteindre la route, on frôle un hameau bien fleuri dont les maisons ont été restaurées.
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La descente a été longue, mais elle est très belle, car elle offre de multiples paysages pleins d'attraits.
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À peine ont-ils parcouru 50 mètres sur l'asphalte que nos amis sont pris en charge par un jeune Toulousain kayakiste qui pousse la gentillesse jusqu'à faire un détour pour les déposer devant le gîte d'étape de Mounicou (1087m). |
Madame veuve Denjean accueille gentiment les deux randonneurs, leur remet le colis postal et du pain, leur fait visiter le grand gîte où ils vont être seuls ce soir. "Il y a de moins en moins de randonneurs, surtout parmi les jeunes", dit-elle. |
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Plus tard, alors que le brouillard est revenu, c'est la visite rapide du petit village où il ne reste plus que trois habitants. |
En fin d'après-midi, l'orage revient. Pendant que gronde le tonnerre et que fouette la pluie, Philippe et Yves s'entendent sur le programme du lendemain. Leur hôtesse les a prévenus que la météo annonce un temps médiocre. Georges Véron donne la synthèse suivante pour l'étape Mounicou - l'Étang Fourcat : "Cette étape de haute montagne, se déroulant dans des sites austères, est une des plus délicates de toute la traversée et elle impose une très forte dénivellation (1700 m). Malgré le balisage et la pose de quelques câbles, il ne faut l'entreprendre que par temps clair et en l'absence totale de neige".
Ne se sentant pas capables d'affronter le brouillard, la neige et surtout les 1700 mètres de la montée avec des sacs alourdis de 3 kg chacun, Yves et Philippe décident rapidement de court-circuiter cet obstacle en passant par le barrage de Soulcem et le Port de Rat.
Autrefois, Yves a randonné autour du Pic de Tristaina. Il sait combien ces montagnes sont belles et difficiles. À tous ceux qui le pourront, il conseille de s'attaquer courageusement à ces montagnes … qui ne se donnent pas sans qu'on l 'ait mérité.
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Réalisation du site : Yves FOULQUIER.
Textes du récit :Yves FOULQUIER et Philippe POUSSOU.
Poèmes : Philippe POUSSOU.
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