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Récit d'une traversée des Pyrénées
via la
Haute Randonnée Pyrénéenne (HRP)
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Jeudi 28 août 2003 :

Refuge de Mariailles (1718 m) à Pic du Canigou (2784 m) à Cabane de Pinatell (1650 m)

Synthèse de l'étape.

Etape heureuse. Réalisation d'un rêve ancien : l'ascension du Pic Canigou dans les meilleures conditions. La soirée, passée dans une cabane de bûcherons comme au Canada, est égayée par une belle cueillette de cèpes.

Récit détaillé.

Le petit déjeuner est servi avec une demi-heure de retard, mais il est servi. "Allons Yves, vieux râleur ! Cesse donc de ronchonner, et laisse-toi attendrir par le joli sourire de notre jeune hôtesse !"


Près du refuge, le ravin du Cady
(photo prise la veille au soir).
Et voilà nos trois gaillards partis pleins d'entrain. Le Canigou se trouve 1000 mètres plus haut, mais il faut commencer par descendre pour franchir un torrent. Sur un beau sentier en forêt, on remonte ensuite la vallée abrupte du Cady, mais la pente est si douce qu'au bout d'1h30 de marche, on n'a gravi que 250 mètres d'altitude.

Ce matin, Philippe le Grand s'est senti pousser des ailes. Avant même que ne soit traversé le ruisseau, à gué sur de grosses pierres, il est déjà parti à l'avant et ses compagnons ne le reverront plus avant le sommet.

Un peu plus haut, Philippe l'Ancien sauve la situation. Yves qui a négligé la lecture du topo et des cartes, sous prétexte qu'il y avait foule sur le sentier, aurait continué tout droit en restant sur le GR10 … qui ne propose pas l'ascension du Pic Canigou. Cela aurait été bien dommage, n'est-ce pas ?

Au sortir de la forêt, sous les premiers rayons de soleil, il est bien agréable de faire une pause sur le seuil du refuge Arago (2123 m), et de regarder monter les autres. Cela rappelle un voyage en Crète où, du matin jusqu'au soir, on voyait les vieillards assis sur le pas de la porte, regardant les passants…
Il faut marcher encore longtemps, sur un sentier en pente très douce, avant d'apercevoir enfin le Pic Canigou, qui se dresse sur la gauche.
Au fur et à mesure de la progression en altitude, la force du vent s'amplifie. Beaucoup de randonneurs redescendent sans s'être attardés au sommet, car le vent violent les en a dissuadés.
On devine la croix sur le sommet du Canigou.

Philippe et Yves croisent des Italiens de connaissance, voisins de table au dîner de la veille. Ils ont parlé à Philippe le Grand, alors qu'il était déjà presque arrivé au sommet. Ainsi donc, il a su prendre le bon sentier au bon moment. Pas mal pour un novice en pyrénéisme !

Le sentier reste des plus faciles jusqu'au pied de la grande cheminée qui précède le sommet. Celle-ci est un grand escalier naturel, haut d'une soixantaine de mètres, qui pourrait s'escalader sans l'aide des mains s'il n'y avait pas autant de vent. Bien qu'il soit facile, le final de cette voie donne à l'ascension un caractère appréciable de haute montagne.
Yves s'approche d'une petite brèche sur l'arête à droite, et découvre ainsi le plateau où se cache derrière les arbres le Chalet des Cortalets (à gauche de la photo).
Joie d'arriver au sommet de la montagne emblématique des Catalans français. Il y a foule, bien plus que sur les sommets, pourtant plus élevés, gravis l'avant-veille.
Le vent n'empêche pas les montagnards aguerris de savourer l'instant, ni de poser pour les photos.
Plus fort encore, les jeunes amis picards jouent aux photographes acrobates. Manuela aurait-elle peur que Eric s'envole comme fétu de paille ?

La montée s'est faite versant sud-est, la descente s'effectue versant nord. Ici, le sentier arrive jusqu'au sommet. De nombreux randonneurs de tous âges le suivent. Certains vont vite, et d'autres souffrent. Ils posent immanquablement la question : "Il est encore loin, le sommet ?"

Souvenir amusé d'un homme bedonnant, haletant et transpirant, en short et souliers de ville, portant pour tout viatique le Guide Vert Michelin.

Quatre cents mètres sous le sommet, la HRP rejoint le GR10. C'est là que se fait la rencontre avec un groupe de jeunes bien sympathiques déjà rencontrés les 2 premiers jours autour du refuge des Bésines.

Chalet des Cortalets (café restaurant, à 2150 m). Le repas de midi est pris à l'écart, sous les arbres. Les trois compères vont ensuite déguster un café au bar, où Eric et Manuela les rejoignent.
Le "Balcon du Canigou" est un superbe itinéraire panoramique qui suit longtemps les flancs du massif, et qui domine l'immensité de la plaine du Roussillon. Ses 4 premiers kilomètres sont une piste, puis c'est un sentier qui coupe plusieurs torrents et entre dans une forêt.

Dès les premiers arbres, Yves et Philippe le Grand se découvrent un intérêt commun pour les champignons, et tout particulièrement les cèpes. Sur les bords du sentier, dans les zones ensoleillées, ils en trouvent quelques spécimens, petits de taille mais de fraîcheur parfaite. Ils les cueillent religieusement et les emportent avec eux.

Vers 17 h, les voilà tous devant l'abri Pinatell (1650 m). C'est une simple cabane, faite de planches et de tôles. Pour passer la nuit, il y a aussi la Maison Forestière de l'Estanyol, 20 ou 30 minutes plus loin. Mais qui peut garantir qu'une maison forestière soit ouverte aux randonneurs ?
Bûcheron devant sa cabane, au Canada.

Il est décidé de rester ici, même si c'est rustique, même s'il faudra dormir sur des planches, même si les interstices dans les murs font la part belle aux courants d'air.

Depuis qu'ils ont respiré l'odeur des cèpes, Yves et Philippe le Grand ne sentent plus la fatigue ; ils repartent aussitôt à la recherche d'autres champignons.

À l'heure de l'apéritif, mais sans apéritif, les trois forestiers reçoivent la visite de leurs voisins, Eric et Manuela, qui ont planté leur tente non loin de là.
L'eau la plus proche est à 300 mètres, au torrent. À défaut d'huile, d'ail et de persil, c'est dans cette eau que va mijoter la belle récolte de cèpes. Malgré l'extrême simplicité de la recette culinaire, soyez persuadé que les trois gourmets se sont régalés.
Yves et sa gamelle de cèpes.

Nuit peu confortable, où la dureté des planches est compensée par le bercement du vent.

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Réalisation du site : Yves FOULQUIER.
Textes du récit :Yves FOULQUIER et Philippe POUSSOU.
Poèmes : Philippe POUSSOU.