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Samedi 31 août 2002
Refuge de Colomers (2100 m) à
Col de Pigader (2450 m) à
Port de la Bonaigua (2070 m)
Synthèse de l'étape.
Une journée qui commence bien et finit mal, à cause du mauvais temps qui revient dès midi.
Quelle décision prendre pour la suite ?
Dénivelé positif : 950 m. Dénivelé négatif : 965 m.
Récit de la journée.
Toujours levés les premiers, Philippe et Yves doivent attendre pour prendre leur petit déjeuner que le réfectoire se libère des dormeurs allongés sur le sol. Ce sont des randonneurs arrivés la veille au soir sans avoir réservé. Et il était trop tard sans doute pour que les gardiens refusent de les héberger.
La marche du jour commence par la traversée du barrage. Ce matin, les eaux coulent abondamment sur le déversoir du trop-plein. Petite montée jusqu'au Collet Cloto (2160 m). Une brume vagabonde cache par moments la vision du paysage, mais chacun sait qu'une brume matinale n'empêche pas le beau temps dans la journée. Donc l'optimisme reste de rigueur.
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Malgré l'humidité de l'air, n'est-il pas charmant ce petit lac, avec son île rocheuse ? Le soleil qui se devine indique la direction du col qu'il va falloir gravir.
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Descendre au lac, longer sa rive, monter un peu, descendre encore jusqu'à une terrasse empierrée où l'on trouve les vestiges d'une ancienne exploitation de mine : galerie, rails rouillés, etc.
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On gagne ensuite l'axe d'un vallon herbeux, que l'on remonte comme on peut, car il est raide, et les sentes difficiles à trouver.
À l'arrière-plan, le Massif des Encantats.
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L'arrivée au Col Pigader, ou Col Sandrosa, ou Col de San Rosa, ou Coth deth Tuc Gran de Sandrosa ou … est le meilleur moment de la journée, car ce premier obstacle a été franchi sans problème, et puis, le soleil brille.
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Une heure plus tard, les voici 400 mètres plus bas, prenant une légère collation dans le Vallon de Saborédo, au bord du torrent qui est la vraie source de la Garonne. Le soleil brille encore, tout va bien.
Il suffit à présent de suivre une piste en mauvais état pour descendre la vallée de la Garonne de Ruda. Subitement, des nuages arrivent du bas, et la pluie se met à tomber, dense et tenace, puisqu'elle va durer jusqu'au Port de la Bonaigua.
C'est ici que, pour la première et dernière fois, nos deux héros vont critiquer amèrement le texte du guide de Georges Véron. Il est écrit :
- "Quatre cents mètres avant un pont sur la Garonne la piste coupe un nouveau ruisselet…" : quand il y a du brouillard comme aujourd'hui, comment faire sinon d'aller jusqu'au pont et faire demi-tour sur 400 m ?
- "… s'élever vers l'Est, rive droite du ruisselet, afin de trouver (plus haut dans la forêt) un bon sentier en lacet" : il aurait été mille fois plus sympathique d'indiquer où démarre ce sentier, qui est porté sur la carte ; cela aurait évité d'escalader sous la pluie une pente raide, boueuse ou recouverte d'épaisse végétation.
Bref, les deux hommes parviennent au sentier exténués et en colère.
Sans autre anicroche, les deux râleurs parviennent au Port de la Bonaigua (2072 m). Un grand bâtiment anachronique se dresse seul, dans le brouillard. Il fait actuellement office de bar-restaurant. Peut-être fait-il aussi hôtel !
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Yves et Philippe, qui ont besoin de réconfort, demandent s'ils peuvent prendre un repas. Imaginez-vous qu'il est relativement tard (14 h environ), et qu'ils sont mouillés, crottés, mal rasés. On les accepte gentiment, et on les conduit dans la salle de restaurant qui ne manque pas de classe.
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Une ou deux heures plus tard, bien restaurés, bien réchauffés, ils demandent où ils pourraient dormir cette nuit. Aucune possibilité dans ce bâtiment, ni dans aucun autre au col, bien que la carte de Yves signale un Refugi deth Cap de Port.
Le patron confirme l'existence d'une cabane portée sur la carte sous le nom de Cabana deth Pletiu d'Arnaldo. Elle est située à 500 m du col environ.
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Quittant à regret la chaleur du restaurant, nos deux malheureux repartent d'où ils étaient venus, et trouvent aisément la cabane. Son aménagement intérieur se situe dans la bonne moyenne. En attendant mieux, cette cabane pourra être utile à tous les randonneurs qui feront étape au Port de la Bonaigua, d'autant plus que le départ du sentier pour l'étape suivante se trouve juste en face, à quelques 300 mètres.
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Les deux compagnons sont moroses car ils sont indécis sur la suite. Faut-il s'arrêter là, ou continuer, sachant qu'il n'y a plus que 2 ou 3 jours disponibles, qu'il fait mauvais, que la suite sera souvent hors sentier, et qu'il n'y aura pas meilleur endroit pour s'arrêter qu'ici ? Yves a le cœur déchiré à l'idée de stopper déjà. Ce soir, il se refuse à admettre l'évidence. Philippe, quant à lui, évite de se prononcer : "demain, il fera jour !"
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Et ce feu dans la cheminée qui ne veut pas flamber ! Et toute cette fumée qui envahit la pièce ! Et ce froid ! Et cette humidité ! Triste soirée que celle-ci ! Mais soyez tous rassurés, c'est bien la première et la dernière fois de toute la traversée que cette sensation sera ressentie.
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Copyright | |
Réalisation du site : Yves FOULQUIER.
Textes du récit :Yves FOULQUIER et Philippe POUSSOU.
Poèmes : Philippe POUSSOU.
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