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Récit d'une traversée des Pyrénées
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Haute Randonnée Pyrénéenne (HRP)
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Vendredi 30 août 2002

Refuge de la Restanca (2000 m) à Port de Caldés (2560 m) à Refuge de Colomers (2100 m)

Synthèse de l'étape.

Une petite journée de soleil, au milieu d'une période de mauvais temps, aura suffi pour dévoiler les charmes du massif des Encantats. Faisant durer le plaisir, Philippe et Yves se contentent de parcourir une demie étape. Mais où vont-ils loger ?

Dénivelé positif : 740 m. Dénivelé négatif : 620 m. Durée : 4h30.

Récit de la journée.

Comme prévu la veille au soir, le départ est matinal. Dès 7h30, avant les premiers rayons de soleil, Philippe et Yves s'élèvent au-dessus du lac et du refuge avec, à l'arrière plan, la Serra de Rius qu'ils ont longée la veille.
Marchant d'un bon pas, au bout de 3/4 d'heure, ils atteignent le lac de Cap-de-Port (2240 m) encore dans la pénombre, alors que la lumière inonde maintenant la Serra de Rius.
Quand ils s'élèvent encore, un deuxième lac, plus petit, apparaît. Aux premières heures du jour, l'ombre joue avec la lumière rasante, les reliefs se révèlent. Les corps sont reposés, on a l'impression d'avoir la montagne pour soi tout seul et l'on est heureux.

Au premier col que l'on atteint, le Port de Goellicrestada (2475 m), on franchit la ligne de partage des eaux Atlantique / Méditerranée, et on quitte l'ombre pour le grand soleil.

Sur le versant lumineux, on domine un nouveau lac, entouré de belles montagnes : c'est le Lac des Monges.
Puisqu'il fait beau, il faut en profiter et ne pas résister à l'envie de prendre un autre cliché du même estany.
Sur un autre petit col franchi plus tard, c'est la surprise. En se retournant, on découvre le Pic d'Aneto et son glacier. Yves et Philippe n'espéraient plus les revoir cette année.

Plus proche, au centre de la photo, on distingue le Port de Goellicrestada. La montagne du 2ème plan à droite est la Serra de Rius.

Une courte descente mène aux lacs de Mangades. C'est assis pour la pause casse-croûte de 10 h que Yves prend cette photo. Il faut avouer qu'il a toujours eu un faible pour les photos de reflets dans l'eau.
Les autres lacs de Mangades, tels qu'on les voit du Port de Caldés.
Du Port de Caldés (2560 m), la vue s'étend vers la suite du parcours. Le refuge de Colomers se situe dans le creux, et le Col de Pigader juste derrière, en haut à gauche de la photo.
Au Pas de la Ribereta (2470 m), vaste replat ondulé où des mares sont clairsemées, Yves et Philippe rencontrent un jeune couple argentin qui cherche des rochers d'escalade. De toute évidence, ils ne sont pas sur le bon chemin.
Ensuite le sentier longe le torrent. Et là, c'est la rencontre avec un jeune Français qui, lui aussi, s'est égaré. Il voulait faire le tour du Cirque de Colomers et, bien sûr, … il n'a pas de carte. Partir en montagne "le nez au vent", sans instrument ni document, c'est courir un risque.
Le Refuge de Colomers est maintenant en vue. Fixé aux rochers, il domine le lac et son barrage.

Le Col de Pigader est en haut à droite.

N'ayant pas pu réserver, les deux sans-logis se dirigent tout droit vers l'ancien refuge, situé lui aussi en bordure de lac, à quelques hectomètres du nouveau. Mais la porte est verrouillée avec … trois cadenas !

Il n'est que 12h30. Il faut tenter de se faire accepter au refuge gardé. Et c'est ce qui se produit, sans qu'il soit besoin de négocier. Le gardien dit : "S'il n'y a pas de désistement, vous dormirez dans le réfectoire".

Les deux amis ont donc une longue après-midi de repos en perspective. Hélas, l'hygiène n'est pas le point fort de ce petit refuge. Pour pique-niquer, ou s'allonger, il est difficile de trouver un endroit propre et … sans odeur ! Il faut dire que les toilettes sont d'un accès acrobatique, dans la falaise, ce qui doit dissuader beaucoup de monde. Pour se laver, ni douche, ni lavabo, un simple robinet à l'extérieur.

Plusieurs fois, en cours d'après-midi, les gardiens refusent d'héberger des randonneurs qui n'avaient pas réservé. Philippe et Yves, qui observent, se considèrent une nouvelle fois chanceux. Avant même le dîner, le gardien annonce que deux couchettes sont disponibles en dortoir. La chance persiste.

Sur la terrasse du refuge, Yves a une longue conversation en anglais avec deux randonneurs allemands, déjà rencontrés la veille pendant le pique-nique glacial. Il traduit pour Philippe, qui a prêté son nécessaire de couture à l'un d'eux.

Le soir, à la table commune, il y a une vingtaine de convives. Il y a un … Espagnol. Tous les autres sont … français. C'est vrai qu'en France, on rencontre parfois en refuge le même phénomène, mais dans l'autre sens. C'est tellement mieux, finalement, qu'il n'y ait plus de frontières étanches.

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Réalisation du site : Yves FOULQUIER.
Textes du récit :Yves FOULQUIER et Philippe POUSSOU.
Poèmes : Philippe POUSSOU.