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Dimanche 30 juin 2002 :
Circo de Barrosa à Paso de los Caballos (2314 m)
Synthèse de l'étape.
La météo est favorable durant toute la marche, marquée par la longue ascension vers le Paso de los Caballos (11 km de piste pour 1100 m de dénivelé). L'étape est plutôt monotone. Ce que Philippe met à profit pour trouver l'inspiration d'un nouveau poème. Yves, lui, commence à douter fortement de la réussite du projet.
Dénivelé positif : 1200 m. Dénivelé négatif : 860 m.
Récit de la journée.
Les tentes sont pliées encore mouillées. Mais il fait beau en ce dimanche matin. Les conditions sont favorables à la douceur de vivre et à une certaine euphorie. Le sentier qui longe le torrent descend en pente douce.
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Avec des myriades de gouttelettes qui brillent au soleil, les arbustes et les herbes prennent un aspect féerique. Le lieu et l'instant sont propices à la poésie. Il n'en faut pas plus pour que l'inspiration s'empare de Philippe quand il découvre les ruines d'un ancien bâtiment en bordure de chemin. |
Ruines le long du sentier.
En passant près des ruines, mon regard s'est tourné
Vers les murs écroulés, que nul n'a remontés.
Nous aurions pu, c'est sûr, passer notre chemin
Sans nous apitoyer sur des vestiges anciens.
Mais trop rêveurs sans doute pour être indifférents,
Nous avons fait halte, pour un très court instant.
Tant de questions se posent lorsqu'on jette sur ces lieux
Des yeux qui se devinent presque toujours curieux.
Mais que pourrait-on savoir de ce bâtiment
Qui de toute apparence nous laisse dans le néant.
La présence d'un canal, détruit en grande partie,
Suggère qu'un moulin fût construit pour logis.
Ce qui reste des parements ne laisse aucun doute
Sur la solide bâtisse aux structures en voûte.
Elle était faite pour durer, mais son abandon
A précipité au sol les murs en moellons.
À moins que l'on ait voulu, pour une entrée de mine,
Construire un édifice au pied de la colline.
Alors, si nous rêvions : ..." Sur le sentier désert,
Recouvert d'herbes fraîches et bordé de fougères,
Roulent quelques charrettes lourdement chargées.
Elles montent de la vallée ou quittent le chantier,
Telles des fantômes, qui dans notre imagination,
Animent un paysage encore sans agression"...
Randonneurs que nous sommes, en route vers le levant,
Quittons, pour un moment, nos sacs si encombrants,
Et le corps allégé, sachons bien regarder.
Il est si agréable parfois de s'arrêter.
Musa.
Grâce aux informations fournies par M. Pierre Carrière, nous savons maintenant que ces ruines étaient la station inférieure d'un câble aérien. Celui-ci transportait le minerai extrait dans une mine située sur les flancs du Pic Barrosa.
Pour tout renseignement sur le Cirque de Barrosa, visitez le site très complet de M. Pierre Carrière.
Cette atmosphère d'enchantement ne se prolonge guère. Vers 9h, la route internationale A138 est atteinte. Il faut la suivre en descendant pendant 3 km. Tout en marchant, Yves utilise son téléphone qui, subitement, est devenu opérationnel.
Après la route (à l'altitude 1200 m), on aborde une piste de 11 km dont la pente moyenne est de 10%. Le parcours est monotone : en forêt, la piste remonte les gorges du Barrancó de Urdizeto (torrent d'Ourdissétou). Au 3e jour de marche, le poids des sacs se fait sentir. Vers 12h45, c'est la pause repas alors que l'altitude de 1900 m n'est pas encore atteinte.
Plus haut, enfin, voici un changement dans le paysage : le petit lac de barrage au-dessus de la centrale électrique d'Ourdissétou.
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Un peu plus haut encore, un animal agile traverse la piste, descend au ruisseau, le traverse, et remonte rapidement l'autre versant. De temps en temps, il s'arrête pour observer. C'est un renard. Philippe et Yves, qui n'ont jamais vu cet animal si haut en montagne, sont ravis de la rencontre. |
Le Paso de los Caballos est encore bien haut et bien loin ! |
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C'est tard dans l'après-midi, vers 16h, que le col est enfin franchi. Les corps sont fatigués. |
Les 5 personnes rencontrées hier dans la descente de Barrosa étaient, elles aussi, sur la HRP. Elles n'ont pas été revues de la journée. Il faut se rendre à l'évidence, elles sont devant, loin devant sans doute. Yves, plus impatient que Philippe, et disposant de moins de temps, se prend à douter de l'aboutissement du projet. Le terme du voyage, le Port de la Bonaigua, est encore bien loin, et la liste des obstacles à surmonter est encore bien longue.
Le col franchi, les difficultés du jour sont terminées.
Le col est à l'arrière plan.
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À 17h20, il est décidé de s'arrêter pour bivouaquer à l'altitude de 2000 m, sur la berge du torrent de Montarruegos. L'endroit est sympathique, bien que fort venté. |
Les tentes sont mises à sécher, avant que d'être montées. Et l'on trouve le courage de faire la toilette, bien sûr, mais aussi la lessive. Ce courage sera mal récompensé, car à 20 h la pluie se remettra à tomber abondamment. |
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Auparavant un dîner bucolique avait été pris en toute quiétude sur les roches plates du torrent. |
Dès 20h30 donc, commence une nouvelle nuit très humide et bruyante. Mais il y a bien longtemps que le sommeil des deux vétérans n'est plus gêné par le fracas des eaux.
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Copyright | |
Réalisation du site : Yves FOULQUIER.
Textes du récit :Yves FOULQUIER et Philippe POUSSOU.
Poèmes : Philippe POUSSOU.
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