Sommaire / Repertory / Directorio
Samedi 29 juin 2002 :
Cabane des Aguillous àCirque de Barroude à
Cirque de Barrosa
Synthèse de l'étape.
Belle étape de montagne, avec "passage de trois cols", comme on dit dans le jargon cycliste. Le beau temps est revenu en altitude, mais il ne dure que la matinée. Nos deux marcheurs ont beaucoup de chance, ils sont à l'abri quand éclate un orage violent. Dans le Cirque de Barrosa, en Espagne, Philippe souffre sérieusement des articulations.
Dénivelé positif : 805 m. Dénivelé négatif : 1415 m.
Récit de la journée.
6h. Joie en découvrant que le ciel est pur. Les nuages recouvrent les vallées. Les hautes herbes sont trempées de rosée.
La Cabane des Aguillous, aux premières lueurs de l'aube.
Þ
|
|
À l'est, une longue crête relie le Soum des Salettes au Pic des Aguillous (ou Pic de la Géla). Le lieu de son franchissement est visible de loin grâce à un grand cairn qui se détache dans le ciel. Y monter est facile, car le sentier qui zigzague offre une pente douce et régulière.
|
Hourquette de Héas (altitude respectable de 2608 m). Aujourd'hui, les massifs du Pimené et du Vignemale sont bien visibles. On distingue à peine la Cabane des Aguillous, vers l'extrémité du plateau, près de l'ombre.
|
Philippe arrive à la Hourquette de Héas. En face, le Pic de Gerbats.
|
Cairn imposant à la Hourquette de Héas. Soum des Salettes à gauche. Pic de Campbieil à droite.
|
Quittant le réseau hydrographique des gaves (vallées d'Argelès-Gazost) pour celui des nestes (vallée d'Aure), on descend dans le Vallon de Badet, celui qui débouche plus bas sur la station de ski de Piau Engaly. En traversant quelques rares névés de neige molle, on se dit que les crampons alourdissent inutilement les sacs à dos. Trop de prudence peut nuire. |
La Neste de Badet, le Pic d'Estaragne et le Pic Méchant.
|
Descente jusqu'à 2320 m, puis remontée jusqu'à la Hourquette de Chermantas (2439 m). Vent puissant. Devant soi, sur la frontière franco-espagnole, on découvre le Port-Vieux, ancien passage antérieur au tunnel de Bielsa.
|
Cheminant sur des éboulis, au pied de hautes falaises (Pic de la Géla), on parvient sans dénivelé important à l'intérieur de l'immense Cirque de Barroude, aux parois verticales hautes de 600 m. |
À gauche, on s'émerveille de voir quatre isards qui broutent tranquillement. À droite, on s'inquiète de voir les nuages qui envahissent les sommets du cirque. |
Les parois du cirque et le Pic de Gerbats à droite.
|
Avant midi, au Refuge de Barroude (2373 m).
À proximité du refuge, les edelweiss sont nombreux.
|
Le gardien accueille aimablement Yves et Philippe, qui se mettent à table avec délectation devant un ragoût de mouton aux pommes de terre. Ils sont quasiment les seuls clients.
|
Mais à l'extérieur, le temps s'est rapidement gâté. Un violent orage s'abat soudain sur la montagne. La grêle tambourine sur le bâtiment. Le tonnerre claque furieusement dans l'entonnoir du cirque. En quelques minutes, venue d'on ne sait où, une multitude de randonneurs afflue et remplit le refuge. Les conversations animées réussissent alors à couvrir le vacarme extérieur.
Quand cesse la pluie, nos deux vaillants marcheurs reprennent la route. Des tas de grêle se sont amoncelés au bas des parois. |
|
Mais toute menace d'orage n'est pas encore écartée. Durant l'approche du Col de Barroude (2535 m), le brouillard revient, le tonnerre gronde encore. Pendant que Philippe s'attarde, à demi malade, un jeune homme hollandais aborde Yves et lui demande en anglais s'il peut se joindre à la petite équipe pour le passage du col. Il est vrai que les conditions météorologiques ont de quoi impressionner.
|
Sous l'orage, le Cirque de Barroude, ses lacs et son refuge.
|
Circo de Barrosa. Côté espagnol, un soleil timide finit par percer les nuages. L'ancien sentier est en bien mauvais état. Philippe, qui souffre des articulations, descend à pas lents. Le Hollandais, lassé par l'allure, s'éloigne bientôt. Bouillant d'impatience et d'envie, Yves observe quatre "jeunes" quadragénaires qui dévalent prestement la pente. Ils vont dormir à Parzan, le premier village aragonais, bien trop éloigné pour nos deux randonneurs.
1750 m. Au niveau du Rió de Barrosa, Yves va visiter la cabane avec l'espoir d'y trouver refuge pour la nuit. Elle est immonde. Les vaches y pénètrent à l'envi, et le sol est recouvert de bouses.
|
1680 m. Les tentes sont dressées le long du Rió Barrosa, au confluent d'un gros affluent émergeant de terre quelques mètres plus haut. |
Philippe, exténué, se repose. Yves n'a que le temps de faire sa toilette, et la pluie se remet à tomber, de façon continue pour le restant de la soirée. Presque maternellement, Yves s'occupe alors de la logistique commune, en l'occurrence les boissons chaudes. Lorsqu'une bourrasque l'oblige enfin à se mettre à l'abri, il est trempé.
21 h. Extinction des feux, pour une nuit fraîche et humide, emplie du vacarme des deux torrents.
|
Copyright | |
Réalisation du site : Yves FOULQUIER.
Textes du récit :Yves FOULQUIER et Philippe POUSSOU.
Poèmes : Philippe POUSSOU.
|
|