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Récit d'une traversée des Pyrénées
via la
Haute Randonnée Pyrénéenne (HRP)
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Vendredi 28 juin 2002 : Gavarnie àHéas à Cabane des Aguillous

 

Synthèse de l'étape.

Profitant de l'assistance logistique apportée par Monique, l'épouse de Yves, il est possible de relier Gavarnie à Héas en ne portant qu'une charge minime. De plus, il a été convenu de raccourcir l'itinéraire normal en évitant de monter à la Hourquette d'Alanz. Ceci permettra de découvrir un sentier balcon, sur les pâturages de Coumély, et ensuite de prolonger au-delà de Héas, afin de prendre de l'avance sur l'étape du lendemain.

Une seule déception, le brouillard épais qui a ôté toute visibilité sur le sentier de Coumély.

Dénivelé positif : 1350 m. Dénivelé négatif : 405 m.

Récit de la journée.

8h30. Ce 3e tronçon de HRP débute 1km500 en aval de Gavarnie, au départ d'une piste qui s'élève lentement vers le plateau de Coumély. Les nombreux lacets, difficilement évitables, laissent tout loisir d'observer au passage maints parterres de fleurs : églantines, géraniums, rhododendrons et même lys martagon.

Vers 1700 m, la piste devient sentier quasi horizontal. L'herbe abondante étant très mouillée, et les guêtres étant restées dans les gros sacs à dos, les chaussures, les chaussettes et les pieds sont rapidement trempés. Le brouillard est épais. On ne voit plus rien au-delà de 5 m, même les nombreuses cabanes restent invisibles. Le va-et-vient des troupeaux ayant tracé de nombreuses sentes, il devient nécessaire d'utiliser la boussole et l'altimètre. Ce n'est pas cette fois-ci qu'on prendra du retard pour admirer le massif du Vignemale !

11 h. Casse-croûte frileux, donc rapide. Après avoir contourné le massif du Pimené, on parvient aux granges joliment restaurées qui dominent le Lac des Gloriettes.

Une brève déchirure dans le brouillard laisse entrevoir le paysage. Les photos ci-dessous, prises en août dernier, montrent la beauté du spectacle offert aux locataires de ces habitations : le Lac des Gloriettes, le Vallon puis le Cirque d'Estaubé, lui-même échancré par la Brèche de Tuquerouye qui laisse apparaître la calotte glacée du Mont-Perdu.

Une étroite route goudronnée descend du barrage jusqu'au confluent des torrents, au Pont de l'Arraillé, point de rendez-vous avec Monique. Première rencontre du jour avec un randonneur anglais lourdement chargé, qui vient en sens inverse et qui a déjà la HRP à son actif. À grand renfort de bergers, un troupeau de vaches à demi sauvages s'en va prendre l'estive en Estaubé. Les bêtes sont si peureuses qu'un seul piéton suffit à bloquer le troupeau.

12 h. Pont de l'Arraillé. Rencontre avec Monique. Faisant fi des grands principes, les vaillants randonneurs s'installent dans la voiture pour atteindre Héas, un km en amont.

Péage de Héas (1525 m). Le temps de pique-niquer, boire un café à l'auberge proche, faire les derniers préparatifs, il est 13h30 quand le grand départ a lieu (une autonomie complète pour 9 jours est prévue). Les charges sont conséquentes (21 et 18 kg), mais les sacs, qui sont très ergonomiques, font corps avec le marcheur.

Tant et si bien qu'un dénivelé de 300 m est gravi durant la première heure, ce qui satisfait pleinement les deux compagnons.


Vue sur Héas et
l'aval de la vallée, vers Arraillé.

Vue sur la route à péage
qui monte au Cirque de Troumouse.
1800 m. Les voici à nouveau dans le brouillard pour le restant du jour. Un randonneur les prend en photo devant l'oratoire de la Sainte-Famille où les personnages semblent avoir été sculptés dans une stalagmite.

Plus haut, c'est la rencontre anachronique avec les compétiteurs d'un raid en provenance de Barroude. Par groupes de 4, dont une fille, ils dévalent le sentier en courant. Voilà deux manières bien différentes d'arpenter les montagnes, n'est-ce pas ?

Altitude 2290 m. Le sentier traverse le ruisseau. La Cabane d'Aguillous devrait être toute proche. Mais le brouillard est si épais qu'il faut tourner dans les parages pendant 10 minutes avant de tomber dessus.

16h50. Entrée dans la cabane, sommaire mais propre. Heureux, Philippe et Yves occupent les lieux, étalent tous leurs effets et font chauffer de l'eau. Quel que soit le temps dehors, la soirée et la nuit promettent d'être bonnes et réparatrices.
Connaissiez-vous la méthode de Philippe pour garder les pieds au sec ?
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Réalisation du site : Yves FOULQUIER.
Textes du récit :Yves FOULQUIER et Philippe POUSSOU.
Poèmes : Philippe POUSSOU.