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Récit d'une traversée des Pyrénées
via la
Haute Randonnée Pyrénéenne (HRP)
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Dimanche 26 août 2001 :
Col du Somportà Col des Moines àCabane de Lous Quebottes

 

Préambule.

Il était prévu que cette cinquième journée serait consacrée au repos, soit au Col du Somport, soit à la station de ski de Candanchú. Mais le ravitaillement étant fait, nous avons eu peur de nous ennuyer. Nous avons préféré marcher une 1/2 journée, franchir le Col des Moines et aller nous reposer dans la splendide région des lacs d'Ayous, à proximité du Pic du Midi d'Ossau.

Récit de la journée.

7h20. Sans bruit, nous sortons de l'auberge où rien ne bouge. Nous fermons à clef et laissons celle-ci à l'endroit convenu la veille.

Sur la route de la station de ski d'Astún, la circulation est rare. Dans le fond du ravin sur notre droite, le Río Aragón n'est encore qu'un faible torrent. Au niveau du premier hôtel, nous quittons le bitume et montons à travers des pentes herbeuses pour rejoindre un sentier. Plus haut, nous dépassons un groupe de randonneurs à l'arrêt.

Bien que nous soyons chargés à cause de la nourriture achetée la veille, nous allons d'un bon rythme jusqu'à l'Ibón del Escalar (2078 m).

Vingt minutes de plus, et nous voici au Col des Moines (2168m). La BF 309 signale le retour sur le sol français. Nous parlons avec un couple de randonneurs compatriotes. Il se trouve que nous avons des accointances communes à Niort.



Le lac du Plaa de Las Baquas


En arrière le Pic Paradis
et au-dessus le Pic du Midi d'Ossau
avec à droite le Pic Peyreget.
En arrivant au-dessus du Plaa de las Baquas, un groupe de randonneurs quinquagénaires monte vers nous. La rencontre est amicale. Une femme du groupe offre une tournée de pruneaux séchés, dont nous profitons.
C'est au Lac Paradis que nous espérons trouver un emplacement pour installer les tentes.



Le Lac Paradis et le Pic du Midi d'Ossau.


À la recherche de l'eau : avec ses bâtons, Philippe simule le travail des sourciers.

En effectuant le tour du lac, nous constatons que ses abords sont souillés par le piétinement des vaches et chevaux. Et de surcroît, les sources qui alimentent le lac sont presque taries. Nous décidons de rejoindre les bergeries, au fond de la vallée. Nous y aurons plus de chances de trouver de l'eau potable.
Sur les bords du lac Castérau (1943 m), des randonneurs se sont arrêtés, et quelques courageuses demoiselles n'hésitent pas à se mettre à l'eau.
Et voici le comble de la circulation sur un sentier de montagne : nous sommes bloqués par un troupeau de brebis.

Cabanes de la Hosse. Au premier bâtiment, plusieurs personnes sont rassemblées pour une histoire de chienne bien malheureuse qu'on veut séparer du cadavre de son chiot.

On y rencontre également une ânesse et un ânon trés affectueux, mascotte des randonneurs de passage. Nous faisons savoir que nous sommes à la recherche d'eau. On nous indique la bergerie proche : elle est alimentée en eau par une source.

Nous mangeons à proximité de cette bergerie. Anecdote risible pendant le pique-nique. Pour dessert, chacun de nous avait prévu une orange, achetée la veille au soir. Malencontreusement, celle de Philippe roule dans un terrier de marmotte. Très vexé, Philippe déploie beaucoup d'efforts pour récupérer son trésor ; toutes les astuces possibles sont imaginées, mais en vain. L'histoire se termine le plus moralement du monde par le partage équitable de la 2e orange.

Après le repas, nous pénétrons dans l'une des cabanes de la Hosse. Le berger est occupé à pétrir une énorme boule de fromage. Sans arrêter la manipulation de la motte, il bavarde avec nous de bon cœur. Au cours de la conversation, il nous indique une bergerie, située à 800 mètres, un peu plus haut en suivant le gave. Elle est inoccupée et l'on peut y passer la nuit sans problème. Nous remplissons nos gourdes au robinet extérieur et rejoignons le lieu signalé : la cabane de Lous Québottes. Il est 14 heures.


La cabane de Lous Québottes.
Deux pièces sont accessibles. Le reste du bâtiment est fermé à clé. Dans la première salle, un évier en Inox, une tablette et quelques étagères sont les seuls aménagements. L'eau est coupée, mais nous pouvons en avoir dans une autre cabane, 300 mètres en amont. Dans la deuxième pièce, deux lits métalliques et un vieux matelas mousse, suffisamment grand pour deux personnes.

Pour notre après-midi de repos, nous sommes gâtés par un hébergement, sommaire sans doute, mais bien agréable. D'autant plus agréable que le tonnerre gronde sur les sommets où se sont accumulés de gros nuages noirs. Puis, la pluie se met à tomber. Nous ne pouvions trouver mieux pour nous reposer à l'abri.

Plus tard, dans la soirée, un couple de randonneurs vient nous saluer. Leur tente est installée à 50 mètres de "notre" bergerie. Nous parlons de nos projets respectifs. Ils rayonnent pendant quelques jours à partir d'ici. Ce soir, ils iront rejoindre les bergers aux cabanes de la Hosse pour prendre l'apéritif.

Sur le vieux matelas mousse, mis directement sur le sol car les lits métalliques grincent trop, nous entamons notre cinquième nuit en montagne. C'est la première fois que nous dormons dans une cabane, mais il y en aura bien d'autres.
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Réalisation du site : Yves FOULQUIER.
Textes du récit :Yves FOULQUIER et Philippe POUSSOU.
Poèmes : Philippe POUSSOU.