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Des Aldudes aux Chalets d'Irati, G. Véron annonce deux étapes très longues. Nous autres avons fait le choix de parcourir la distance en 3 jours, et d'éviter la descente au village français de Béhérobie.

Pour la première fois depuis le départ, le soleil brille dans un ciel sans nuages. Le beau temps va se maintenir ainsi jusqu'au terme de notre parcours en Pays basque.

Ce matin, nous allons emprunter à contresens l'ancienne voie des pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle, et ce, jusqu'à ce que nous ayons regagné la France (depuis hier soir, nous sommes en territoire espagnol car la frontière fait ici une forte avancée vers le nord).

Depuis déjà quelques minutes le col de Roncevaux est derrière nous.

On aperçoit en contrebas l'hospice de Roncevaux et le village de Burguette.

En contournant le mont Mendi-Chipi (1506 m), nous croisons les pèlerins qui se dirigent, bannières au vent, vers le col de Roncevaux.

Venant vers nous, deux femmes marchent allègrement en jacassant, peu soucieuses de la pente du chemin. Depuis un moment nous entendions leur voix rompre le calme de la montagne. Nous engageons avec elles une conversation à bâtons rompus (quelle drôle d'expression pour des randonneurs !). Le hasard fait que l'une d'elle est originaire de l'Aveyron, comme Yves.

Après une pause réconfort près des ruines d'une petite construction, nous quittons le chemin de Saint-Jacques et ses nombreux pèlerins.

Ici la frontière est matérialisée par une clôture de fils de fer barbelés, la HRP passant d'un côté, le GR11 de l'autre. Côté navarrais, une source est indiquée où nous devons absolument remplir nos gourdes. Mais la source est captée et bétonnée. Il nous faut récupérer un mince filet d'eau coulant au milieu de la boue et … des bouses.

Le jeune Espagnol rencontré le deuxième jour est là aussi en même temps que nous. Nous échangeons quelques paroles tout en avançant de part et d'autre de la clôture … chacun dans son pays respectif ! Plus rapide que nous, il nous quitte bientôt.

Au col d'Arnostéguy (1236 m ), nous coupons la route pour suivre un sentier espagnol qui contourne le Mont Urculu (1419 m ) couronné de sa tour romaine.

Plus tard nous descendons vers un vaste plateau de pâturages et de forêts : c'est le col d'Orgambidé (988 m ).

Ici comme ailleurs en montagne, les chevaux en liberté ne sont pas là pour le décor ; ils ont la tâche de nettoyer les herbages, car ils mangent les plantes les plus coriaces.

Nous déjeunons à l'ombre d'un arbre en nous offrant le luxe d'un café chaud. C'est ensuite que nous quittons l'itinéraire normal qui descend au nord vers Béhérobie. La route pastorale qui descend du col d'Orgambidé mène près d'un vallon très encaissé.

Le vallon de Chubigna et le col d'Errozaté.

Une sente difficile à trouver conduit ensuite au pont en bois de Chubigna (746 m ), en amont de l'endroit où la rivière Nive prend sa source.

Sur le sentier qui grimpe au col d'Errozaté, le vent violent qui remonte le long des pentes herbeuses et abruptes, couche les hautes herbes en ondes successives, plus rapides que nous qui sommes noyés dans cette marée verte.

En descendant la face Est du col d'Errozaté vers les bergeries d'Uhartegain, la longue crête d'Urculu qui se profile devant nous, laisse penser à la rude journée du lendemain.

Mais à chaque jour suffit sa peine. Vers 18h, nous décidons de camper dans le ravin étroit qui délimite la frontière, au bord d'un petit torrent qui nous offrira la boisson, l'eau de toilette et le bruit de fond pour dormir.

Nota : nous avons couru le risque d'être immergés en cas d'orage. La bonne décision aurait consisté à bivouaquer un peu plus bas, au confluent des torrents et carrefour des routes (lieu-dit : Egurguy, BF 224).

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Réalisation du site : Yves FOULQUIER. Textes du récit :Yves FOULQUIER et Philippe POUSSOU. Poèmes : Philippe POUSSOU.