Mardi 2 septembre 2003 :
Auberge du Col de l'Ouillat ( 936 m) à
Crête des Albères à
Plage de Banyuls ( 0 m)
Synthèse de l'étape.
Riche expérience que cette dernière étape que l'on attendait depuis si longtemps. Temps froid, qui favorise la marche et la visibilité. Descendre des Albères vers la Méditerranée est un plaisir fort auquel tout randonneur est convié.
Récit détaillé.
Le gérant de l'auberge, qui s'est levé de bon matin pour servir ses deux clients, les voit démarrer pleins d'entrain, légèrement vêtus malgré la bise frisquette.
La fraîcheur et l'humidité de l'air sont de bons adjuvants à une allure rapide, bien que le sentier en sous-bois soit en pente raide.
Au sortir de la forêt, entre Roc des Trois Termes et Pic Neulos, on retrouve la route goudronnée que l'on quitte vite pour aller sur le versant espagnol. C'est ici qu'il faut rendre visite à un puits à neige, construction maçonnée en parfait état, vestige d'une époque où n'existaient pas les réfrigérateurs.
Vaillants mais économes de leurs forces, Philippe et Yves évitent l'ascension du Pic Neulos : du puits à neige, une sente modeste traverse horizontalement le versant sud, puis rejoint la crête frontalière. À la Fontaine de la Tagnarède, ils veillent à ce que les gourdes soient bien remplies. Près de là, au refuge du même nom, deux jeunes Allemands parfaitement francophones ont passé la nuit. Ils randonnent dans l'autre sens.
Jusqu'au Pic Sailfort, pendant 3h30, les deux marcheurs vont suivre globalement la frontière, en restant toutefois du côté français, soit en limite supérieure de forêt, soit franchement dans la hêtraie.
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Le sentier sur la crête frontalière. Vue arrière sur le Pic Neulos (émetteur).
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Peu à peu on se rapproche du but, et la Méditerranée apparaît.
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Col sur le flanc nord du Pic Sailfort. Bien que le ciel soit nuageux, la visibilité reste bonne. Sur la gauche, au nord, s'étend l'immense plaine côtière du Roussillon.
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Datant de la souveraineté aragonaise et majorquine, la Tour de la Massane permettait de surveiller cette plaine.
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À l'approche d'un large col herbeux, on découvre simultanément les deux villes de Port-Vendres et Banyuls.
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De gauche à droite, Port-Vendres, la Tour Madeloc, Banyuls-sur-Mer.
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Port-Vendres. |
Banyuls-sur-Mer. |
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Commence alors la descente sur Banyuls, 900 mètres plus bas.
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La Tour Madeloc, qui permettait de surveiller la mer, domine un paysage semi-aride, où les fonds sont occupés par de beaux vignobles.
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Sous une falaise, une petite source a été aménagée. À l'abri du vent, c'est l'endroit idéal pour prendre le repas de midi.
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Monique, déjà arrivée à Banyuls, et qui a pu être jointe au téléphone, fait savoir que le train de Philippe partira à 15h43. Pour ne pas bâcler la joie de fouler la plage, il serait bon d'arriver à Banyuls bien avant.
Col de Baillaury. Dernière vue sur la plaine et le vignoble de Collioures. Via la piste horizontale sous la Tour de Madeloc, on se dirige vers le Col des Gascons, …
… puis le Col de Llagastera : l'altitude n'est plus que de 256 m.
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"Le vignoble règne sur les derniers flancs des Albères dont les pentes schisteuses, découpées en terrasses soutenues par des murettes, sont défendues contre le ruissellement dans les zones les plus exposées, par un système de rigoles entrecroisées en X". Le Guide Vert "Languedoc Roussillon".
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À la Fontaine des Chasseurs, il fait bon se désaltérer, pour la dernière fois sur la HRP.
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Devant la belle table d'orientation, on se dit qu'il sera difficile désormais de se perdre.
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Ici, comme un peu plus haut, l'incendie est passé. Les oliviers semblent avoir survécu, mais ils ont souffert.
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L'arrivée en pleine forme à Banyuls, devant l'une des nombreuses caves.
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Sur l'esplanade en bord de mer, Monique attend, l'appareil photo à la main. Radieux, les deux conquérants lui font signe.
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Il est 14h30. Pour bien signifier que la ligne d'arrivée est franchie, Philippe et Yves trempent leurs chaussures dans l'eau de mer.
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Yves sort ensuite la fiole contenant l'eau de l'Océan Atlantique, cette fiole qu'il a transportée tout du long, sans la moindre exception …
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… cette fiole dont il verse symboliquement le contenu dans la Méditerranée.
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Voilà, le projet des deux amis est maintenant réalisé. La joie rayonne sur leur visage.
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Et comme de bien entendu, c'est avec le verre de l'amitié que se termine cette histoire.
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Cher ami lecteur, de l'expérience vécue par ces deux marcheurs tenaces, retenez qu'un projet vraiment désiré a les plus grandes chances d'être mené un jour à son terme. Si vous aimez la marche et les Pyrénées, peut-être vous laisserez-vous tenter par la HRP, soit prochainement, soit dans 10 ans, soit dans 20 ans ou plus.
En guise de conclusion, un souhait :
Que vos propres projets, quels qu'ils soient, se réalisent aussi bien que celui-ci l'a été !
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Textes du récit :Yves FOULQUIER et Philippe POUSSOU.
Poèmes : Philippe POUSSOU.
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