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Soleil radieux toute la journée. Au passage vertigineux d'Orteig, le sentier est taillé dans la falaise. Découverte de deux nouveaux refuges : celui d'Arrémoulit, petit et accueillant, celui de Respumoso, grand et moderne. Pour dépasser le massif du Balaïtous, nous choisissons la variante "sud" par l'Espagne. Depuis le Col du Somport, nous rencontrons de plus en plus de randonneurs.

Tôt le matin et dans la pénombre, nous grimpons sans difficulté les 500 mètres de dénivelée jusqu'au Col d'Arrious. Nous montons avec des alpinistes venus de la vallée : 2 jeunes femmes alpinistes peu loquaces, et un couple d'"anciens" qui, avec un guide, vont au Pic d'Arriel. Le lac d'Arrious et le Pic Arriel.Þ

Après le lac d'Arrious qui nous a encore gratifiés de beaux reflets, nous arrivons rapidement au passage d'Orteig, ...

... un raccourci vertigineux qui évite de descendre au Lac d'Artouste, 200 mètres plus bas. Le parcours est impressionnant mais sans difficulté. Un câble, servant de main courante, sécurise la partie la plus délicate.

Le Lac d'Artouste est le but bien connu des touristes qui empruntent un petit train sympathique, au trajet panoramique serpentant au milieu de fleurs multiples et variées.

Bien vite, le sentier cairné nous amène au-dessus d'un autre plan d'eau : le Lac d'Arrémoulit. Près du déversoir, on aperçoit le refuge du CAF. Paysage granitique très différent des massifs calcaire et volcanique précédemment traversés.

La halte au refuge est très appréciée. Il n'y a plus d'œufs pour faire l'omelette. Nous nous contentons de fromage, pain, café et chocolat. La pauvreté du stock est largement compensée par la chaleur de l'accueil. Le gardien, Pierre-Jean Pradalier est également guide de haute montagne. Il nous parle de ses courses et de ses expéditions lointaines.

Avant midi, on quitte le refuge en direction du Col d'Arrémoulit, sur la frontière. Succession de pierriers dans une zone inondée de lumière, où l'eau et le granit s'accordent pour vous éblouir.

Col d'Arrémoulit. Dominant le Lac d'Arriel, c'est un merveilleux belvédère vers le Pic Balaïtous (3144m). Nous revoyons avec grand intérêt la voie normale que nous avons gravie ensemble deux ans plus tôt : Col Noir, abri Michaud, Grande Diagonale. Le Lac d'Arriel et le Pic Balaïtous.Þ

Il s'agit maintenant d'atteindre les rives du lac d'Arriel. Yves suit une trace horizontale et se retrouve dans un pierrier croulant : descente des plus délicates, à déconseiller formellement. Philippe bénéficie de l'expérience malheureuse de son compagnon et descend sans encombres.

En bas, le sentier longe le grand lac supérieur puis s'approche des lacs inférieurs. Entre deux lacs, nous déjeunons sur l'herbe, au milieu des fleurs. Les orteils en éventail, nous apprécions l'instant présent. Un peu plus loin, un groupe d'adolescents français effectue à grands cris des plongeons dans l'eau glacée.

Plus bas, c'en est fini du terrain "haute montagne". Il y a une piste autrefois bien empierrée, construite par on ne sait qui, longeant le lac inférieur puis passant près d'une grande dalle cimentée, vestige d'un ancien bâtiment.

Le long cheminement qui conduit au lac artificiel de Respumoso, domine le Río Aguas Limpias, très encaissé dans sa vallée. La marche semble interminable et le barrage que l'on aperçoit depuis longtemps ne se rapproche que lentement. Le barrage de Respumoso et au fond le massif espagnol del Infierno.Þ

Le refuge de Respumoso sera notre lieu d'hébergement pour la nuit. Il est 16 heures lorsque nous pénétrons à l'intérieur de cet immense bâtiment de construction récente, ayant des facilités que l'on trouve rarement de l'autre côté de la frontière. ÜLe refuge de Respumoso et au-dessus, dans le fond, le Pic de la Grande Fache.

Aujourd'hui, Yves cumule les mésaventures. Il paie une somme exorbitante pour téléphoner en France, via le radiotéléphone du refuge. Au moment de prendre la douche chaude dont il rêvait depuis plusieurs jours, il se trompe et insère le jeton dans le compteur de la cabine d'à-côté. Ces petits événements mettent du piment dans le quotidien, et ce sont des choses dont on rit par la suite.

Le soir, le repas est servi tout préparé sur des plateaux. Il faut attendre son tour, car beaucoup de montagnards occupent le refuge. Les dortoirs sont des petites pièces n'accueillant pas plus de cinq personnes, ce qui va nous garantir une excellente qualité de sommeil.

Le refuge de Respumoso et le Pic de la Grande Fache.

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