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Jeudi 21 juin 2001 : Chalets d'Irati à Pic d'Orhy à Collado de Elhurosoko
Bien que nous ayons déjà fréquenté ces lieux il y a bien longtemps, nous éprouvons un réel plaisir à affronter encore une fois le Pic d'Orhy. Durant toute la marche d'approche dans les pâturages d'altitude, ce pic s'élève en point de mire.
Les sacs sont bien chargés car nous comptons dormir sur les crêtes, et nous savons que l'eau risque de manquer.
Devant nous, le Pic d'Orhy (2017m) et son petit frère, le Pic Zazpigagn (1765m), nous attendent.
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Au Col Méhatzé, où serpente une petite route, nous nous arrêtons à un abreuvoir alimenté par une source. Nous ne savons pas que ce sera notre dernier point d'eau avant le lendemain à midi.
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La progression s'effectue sur des sentes, au milieu des herbages qu'entretiennent de nombreux troupeaux de vaches et de chevaux.
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Par la Crête de Millagaté (1460 m ) où s'alignent les palombières, nous rejoignons l'arête d'accès au Zazpigagn. Nous n'avons pas l'intention de donner notre avis sur la chasse à la palombe, culture d'une région, mais il faut bien admettre que ces cabanes en planches, à moitié ruinées, avec de nombreuses douilles de cartouches qui jonchent le sol, sont tout à fait incongrues dans ces beaux paysages.
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La pente devient raide au fur et à mesure que nous nous élevons vers ce premier sommet. Les strates très inclinées du massif sont les témoins géologiques d'un passé mouvementé.
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Entre le sommet du Zazpigagn et le Pic d'Orhy, il y a une arête et une brèche qui nous font dire que nous trouvons ici le premier passage "haute montagne" du parcours.
Point culminant de la région et sommet bien singularisé, le Pic d'Orhy attire de nombreux randonneurs d'une journée. Tant sur ce versant qu'au sommet, ainsi que pendant la descente, nous allons croiser beaucoup de ces randonneurs. Même si souvent entre nous, nous sommes taciturnes, nous aimons bien, l'un autant que l'autre, dialoguer avec les personnes que nous rencontrons en montagne. Au sommet, il y a même un groupe d'Italiens de Turin, et ce sont eux qui nous prennent en photo.
Le sommet du Pic d'Orhy (2017 m ).
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Le Port de Larrau et les crêtes que nous allons suivre. Un vautour qui plane. Au fond la chaîne des Pics d'Anie et d'Ansabère.
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Il est temps d'arrêter provisoirement notre randonnée, car les 13 heures sont dépassées. Au soleil, à l'abri du vent, avec un panorama superbe et bien dégagé, nous vivons un agréable moment de détente, terminé par un café bien chaud. Ce qui n'était peut-être pas une bonne idée : il aurait mieux valu garder de l'eau en réserve.
Pour la descente, nous optons pour l'arête sud-est, ce qui demande quelques précautions en raison du cheminement dans les rochers. En approchant du Port de Larrau, nous croisons un groupe de personnes du troisième âge (comme nous, au fait !) qui entame une montée vers le sommet.
Au Port de Larrau, le vent qui souffle en rafales nous oblige à descendre quelques mètres plus bas pour être à l'abri, car nous devons faire le point sur la carte.
La suite se poursuit sur des croupes herbeuses, dominées par des sommets arrondis que nous éviterons : l'Achourterrigagna (1660 m), le Betzulagagna (1590 m) et le Gastarrigagna (1732 m).
Vue arrière vers le Port de Larrau et le Pic d'Orry. Þ |
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Cette septième journée a été longue : partis à huit heures ce matin, nous arrêtons vers dix sept heures trente pour planter nos tentes juste au-dessous du Col Elhurrosoko (1650 m ), sur le versant espagnol. Sous l'une des toiles de tente, nous prenons notre repas car le vent qui est toujours fort, éteint notre réchaud à gaz.
Dans la solitude de la montagne, cette dernière soirée est si belle que chacun, sans le dire à l'autre, ressent d'intenses émotions. Après le dîner, Yves passe de longs moments à contempler les piémonts verdoyants et ondulés. C'est ici, sans nul doute, que se renforce sa passion naissante pour les bivouacs d'altitude. Quant à Philippe, qui s'est retiré sous sa tente, il cogite déjà au poème qui traduira le mieux les impressions de cette dernière nuit en montagne.
J'ai marché bien des jours pour atteindre ces crêtes
Où les vastes herbages s'inclinent vers le sud.
Le tintement des cloches, pendues aux cous des bêtes
M'incitait à penser, malgré les journées rudes,
Qu'elles s'agitaient pour moi comme un appel lointain.
Et ce soir, près du col, je vais dresser ma tente
Sachant que l'épreuve se terminera demain.
Les vautours en grands cercles ont plané sur la pente
Car de ces paysages, ils restent les gardiens.
D'arriver jusqu'ici parfois cela m'étonne,
Sur des chemins si raides avec un sac trop plein.
Mais je sais que dans ma tête un appel résonne ;
C'est l'espoir que demain je marcherai encore
Vers d'autres montagnes, quand se lèvera l'aurore.
Musa
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Réalisation du site : Yves FOULQUIER.
Textes du récit :Yves FOULQUIER et Philippe POUSSOU.
Poèmes : Philippe POUSSOU.
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