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Récit d'une traversée des Pyrénées
via la
Haute Randonnée Pyrénéenne (HRP)
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Samedi 23 août 2003 : L'Hospitalet-près-l'Andorre (1436 m) à Refuge des Bésines (2104 m)

Préambule.

Deux faits notables sur ce dernier tronçon de HRP :

  • l'équipe s'agrandit d'un nouveau compagnon, Philippe Durand, qui ne pourra pas aller plus loin qu'Amélie-les-Bains, rentrée scolaire oblige ; lui et Yves ne se sont jamais rencontrés auparavant ;
  • jusqu'à Banyuls, Monique, l'épouse de Yves, va assurer la logistique, ce qui va beaucoup faciliter les choses ; pour les deux anciens, il sera réconfortant de voir qu'avec un petit chargement, les étapes réelles ressemblent fort aux étapes théoriques.

Pour distinguer un Philippe de l'autre, il sera pris modèle sur les familles royales. Dorénavant, Philippe Poussou sera nommé Philippe l'Ancien, tandis que Philippe Durand sera désigné par Philippe le Grand.

Récit détaillé.

Rendez-vous avait été fixé à la gare de l'Hospitalet, ce samedi à 10h30 du matin. Chacun est venu par ses propres moyens. Philippe l'Ancien fait rapidement les présentations. Ceux qui ne se connaissent pas auront tout le temps de se découvrir pendant une semaine de vie commune.

Rendez-vous est donné à Monique pour lundi midi, au village d'Eyne. Entre-temps, sont prévues 2 nuits en refuge et en demi-pension. Les sacs ne sont donc pas bien lourds.

Aujourd'hui ne sera qu'une étape de mise en jambes : une montée d'environ 3 h jusqu'au refuge gardé de Bésines, où Yves a réservé par téléphone.

Pour la 6ème fois se renouvelle le rituel du départ. Et comme à chaque fois, c'est la joie et l'entrain. Nous n'irons pas jusqu'à parler de "fougue de la jeunesse", mais nous n'en sommes pas loin.

Le topo guide ayant sans doute été mal lu, les trois fiers à bras manquent le départ du sentier, et les voilà qui commencent leur randonnée en bordure de route nationale sur 2 km environ.

Ensuite, le sentier qui domine la vallée de l'Ariège est bien agréable à suivre. Vers l'amont, on voit l'Hospitalet et un ensemble de routes importantes, dont celle qui monte en Andorre.
Vers l'aval, on distingue le village de Mérens-les-Vals, et juste en dessous de soi les travaux en cours sur la RN 20.

Passé un éperon, le sentier descend légèrement et coupe un ruisselet. C'est là que les 3 compagnons s'arrêtent pour leur premier repas en commun. Les 2 Philippe choisissent le soleil, Yves préfère l'ombre. Anecdote rarissime : l'arrêt est écourté pour fuir le bavardage excessif d'un randonneur ayant osé manger à côté de nos trois sauvages.

Beau passage en sous-bois. Vestiges des installations utiles à la construction du barrage des Bésines, dont une voie ferrée désaffectée.
À proximité du barrage, visite de l'ancien refuge, ouvert et occupé. Le lac est long et étroit. Sur ses berges boisées, pêcheurs et promeneurs profitent d'une belle après-midi ensoleillée.

Lac des Bésines, extrémité amont.
Le nouveau refuge des Bésines se dresse à l'autre extrémité du plan d'eau, sur une butte dominant le lac d'une centaine de mètres.
Le refuge des Bésines a deux points forts : l'accueil et la modernité. Ce n'est pas souvent qu'à votre arrivée, le gardien vous prend en charge, vous montrant les locaux et vous expliquant le fonctionnement de son domaine. Ici, c'est ce qui s'est passé. Dommage que ce refuge ne soit pas sur l'itinéraire principal de la HRP sinon, cher ami lecteur, nous vous eussions recommandé d'y faire étape.
Arrivés vers 15 h, Yves et Philippe le Grand vont avoir le temps de faire plus ample connaissance. Le petit dortoir est partagé avec deux frères allemands, de Fribourg. L'un d'eux, qui parle bien le français, donne à Yves, réceptif, une leçon d'histoire sur la famille des Hagsbourg.

Le repas du soir, excellent et copieux, a lieu dans un grand réfectoire où règne un vacarme indescriptible. La faute en est principalement à un groupe de cavaliers (mais oui) français et allemands, qui génère un véritable tohu-bohu.

Dommage, car il aurait été intéressant de parler un peu plus avec les voisines de table. Il y a d'abord une dame assez âgée qui se nomme elle-même "Madame GR10", car elle affirme être pour beaucoup dans la création de ce sentier renommé (qui sera suivi toute la journée du lendemain).

Il y a surtout une dame savoyarde qui épate nos trois vigoureux messieurs : seule, découvrant les Pyrénées, elle ne craint apparemment ni la longueur des étapes, ni l'altitude, ni la solitude. Partie des Bouillouses le matin même, elle a gravi le Pic Carlit, et prévoit pour les jours suivants de parcourir la HRP à l'envers.

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Réalisation du site : Yves FOULQUIER.
Textes du récit :Yves FOULQUIER et Philippe POUSSOU.
Poèmes : Philippe POUSSOU.