Mardi 26 août 2003 : Vallée d'Eyne / Orris de Baix (2040 m) à
Pic de Noufonts (2861 m) à
Refuge de l'Ull de Ter (2220 m)
Synthèse de l'étape.
"Grande classique catalane, cette étape se déroule en grande partie sur la crête frontière". Du col de Núria au col de Tirapitz, l'altitude, toujours supérieure à 2600 m, atteint même 2861 m au Pic de Noufonts. Au col d'Eyne (ou col de Núria), rencontre d'un couple de jeunes Picards qui, au fil des étapes, deviendront des amis. Puissant orage en soirée, au Refuge de l'Ulldeter.
Récit détaillé.
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Grimper le matin n'est pas trop difficile, même pour un dénivelé de 700 mètres. L'ombre et la fraîcheur sont propices à la marche alors que, derrière soi, la lumière inonde le Plateau de Cerdagne.
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C'est l'heure où les animaux se nourrissent. En scrutant les flancs de la montagne, on observe les chevaux, les marmottes et les isards.
Au premier confluent de torrents, tout proche de l'eau que nous avons bue la veille, gît le cadavre encore intact d'un isard. De la nécessité de traiter l'eau de boisson.
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Derniers pâturages au Pla de la Beguda … |
… puis c'est l'ascension du Col d'Eyne (ou Col de Núria) sur des pentes de maigre végétation.
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Col de Núria (2683 m). C'est sur ce large col balayé par un vent violent qu'a lieu la rencontre avec deux jeunes, habitant Amiens : Eric et Manuela. Sur la HRP depuis le Col de Puymorens, ils sont lourdement chargés, car ils "voyagent" en totale autonomie. Bien que logeant sous la tente, ils feront halte aux mêmes endroits que les trois Niortais. Au fil des jours et des rencontres, des liens d'amitié vont s'instaurer.
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Ce que l'on découvre au fond de la vallée, côté sud, est très surprenant. C'est le site de Núria. Il y a un lac, un grand édifice religieux dédié à la Vierge Marie et à St Gilles, patron des bergers. Nos amis voient arriver le petit train à crémaillère, et ils distinguent aussi le téléphérique qui amène les voyageurs jusqu'à l'hôtel.
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Évitant le Pic d'Eyne (2786 m) par son versant ibérique, le sentier grimpe jusqu'à 2734 m où l'on retrouve la crête frontière, très large, que l'on suivra dorénavant jusqu'au Pic de la Vaca.
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Le point culminant du jour, et même de ce tronçon catalan de HRP, est atteint au Pic de Noufonts, à 2861 m. La photo traditionnelle prise au sommet est due à l'amabilité de randonneurs catalans. Eux-mêmes se photographient entourés de la senyera, le drapeau catalan qu'ils ont emporté avec eux.
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Col des Neuf-Croix (2796 m). Quelle histoire, tragique ou non, est à l'origine de cette dénomination ? Merci à celui qui sait et le dira !
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Au premier des Pics de la Vaca, la vue plonge, côté français, vers les étangs de la Carança.
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De plus en plus précisément, le temps se gâte. Avant même d'avoir quitté les crêtes, les marcheurs se retrouvent parfois à l'intérieur des nuages venus du sud. C'est le moment où, sans prévenir ni crier gare, Philippe l'Ancien fait demi-tour, au grand désarroi des deux autres. Il revient cinq minutes plus tard avec l'étui de l'appareil photo qu'il avait laissé tomber.
Lors d'une des rencontres avec Eric et Manuela, les vieux montagnards leur donnent un cours sur l'observation des isards. Rapidement, la leçon est bénéfique, car les deux novices aperçoivent bientôt leurs premiers animaux.
Sous le col de Tiparitz, l'orage gronde déjà sévèrement sur les montagnes vers lesquelles on se dirige (col de la Marrana à 2535 m).
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C'est assez rare sans doute pour mériter d'être signalé : Yves effectue la toute dernière partie du trajet à discuter avec deux jeunes hommes venus d'Israël.
| Une fois encore, les randonneurs seront récompensés de s'être levés de bonne heure, car ils vont parvenir au refuge de l'Ulldeter vers 16 h, sans avoir été mouillés.
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Le refuge est grand et accueillant. Une très agréable soirée semble promise à tous.
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Après la tourmente, la grêle jonche le sol.
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Mais l'orage qui n'avait cessé de gronder depuis une heure ou deux, s'abat bientôt avec force dans les parages. Les éclairs illuminent la pénombre soudaine, le tonnerre claque avec grand fracas, et la grêle se met à tomber dru. |
Et, comme de bien entendu, l'électricité qui vient de la vallée, s'arrête. Sous l'averse de grêle, un cheval affolé risque de se blesser. Courageusement, trois ou quatre jeunes gardiens bravent les intempéries pour le secourir et le conduire à l'abri. Confortablement installés dans la grande salle commune, les trois anciens ont une pensée émue pour les jeunes blottis sous leur tente.
Quand cesse l'orage, l'électricité ne revient pas pour autant. La solution consiste à mettre en marche un générateur qui, mille fois hélas, se trouve à l'intérieur du refuge, près du dortoir de nos vaillants randonneurs. Pour parvenir à trouver le sommeil, heureusement qu'ils sont fatigués et … qu'ils ont emporté des Boules Quiès !
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Réalisation du site : Yves FOULQUIER.
Textes du récit :Yves FOULQUIER et Philippe POUSSOU.
Poèmes : Philippe POUSSOU.
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